En Guinée, être journaliste et prendre une photo du Président de la République, Alpha Condé constitue un délit – même en un lieu public- aux yeux des gardes rapprochés du chef de l’État.
En tout cas, c’est qu’un journaliste guinéen a compris samedi au siège du RPG Arc-en-ciel lors d’un meeting politique.
Abdoul Malik Diallo, journaliste chez Aminata.com, a été frappé par un élément de la garde rapproché d’Alpha Condé parce qu’il a pris une image du chef de l’État.
“J’étais au siège du RPG pour l’assemblée générale du parti -Coalition des partis au pouvoir-. À l’arrivée du président, je suis sorti pour le prendre en photo, juste en face du siège. C’est là que j’ai été interpellé par un militaire, qui m’a demandé de lui montrer ce que j’ai pris comme image. Avant même que je ne m’exécute, il a retiré mon appareil. Je lui ai dit de supprimer ladite photo et de me remettre mon appareil ; il n’a pas voulu et il y a eu une altercation entre nous. Ils m’ont embarqué par la suite jusqu’au niveau de leur base à la Présidence de la République. Au moment où ils (les militaires) me bombardaient de questions, un agent habillé en veste bleue est venu me frapper à la poitrine, et je me suis directement évanoui. À mon réveil, un doyen de la presse était là, il m’a conduit vers le bureau de presse de la présidence, où il m’a remis ma carte mémoire”, a témoigné la victime également reporter aussi du journal Le Populaire.
Ce n’est pas la première fois que des éléments de la garde présidentielle brutalisent un journaliste en Guinée.
En 2013, le journaliste Ousmane Diangolo Barry avait été brutalisé, et son matériel confisqué sous prétexte qu’il a utilisé un “matériel inapproprié”, en l’occurrence un téléphone portable, pour photographier le chef de l’État.
Aliou BM Diallo