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    Éditorial: Et si l’UA prenait maintenant des sanctions ciblées contre Compaoré et les autres ?

    Éditorial: Et si l’UA prenait maintenant des sanctions ciblées contre Compaoré et les autres ?
    Publié le
    Par
    Wakili Alafé
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    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Des regards burkinabé et africains, et même plus lointains sont déjà rivés sur l’Union africaine, dans l’espoir qu’elle prenne des mesures préventives et conservatoires à l’effet de tuer dans l’œuf une grave et meurtrière crise politico-institutionnelle au Burkina Faso, et même dans d’autres pays africains, tentés par l’aventure de la modification constitution pouvant empêcher l’alternance démocratique au pouvoir.

    Suite à un projet ‎du gouvernement,  les députés burkinabè se prononceront dans les jours à venir sur la modification de la Constitution aux fins de permettre une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré. Ils mettront ainsi fin à la limitation à deux, du mandat présidentiel; une disposition introduite à l’époque suite à la pression du peuple , et qui avait conduit à des engagements d’un respect scrupuleux par le chef de l’État Blaise Compaoré.

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    L’opposition refuse et menace de faire tout ce qui est démocratique et  légalement ‎possible pour empêcher le succès du référendum. Les ingrédients d’une crise politique sont en train de se mettre en place. Si certains mettent l’opposition au défi de jouer le jeu démocratique en se mobilisant massivement pour faire voter NON au référendum, et empêcher ce qui est considéré par elle comme UN HOLD UP, d’autres par contre estiment que cela ne sert à rien, tant Blaise Compaoré et les siens se donneront tous les moyens pour non seulement obtenir un résultat qui leur est favorable lors du référendum, mais aussi pour remporter l’élection présidentielle suivante.

    Et des observateurs prévoient déjà des jours sombres, ainsi que  des lendemains agités pour le Burkina. Vu le rôle diplomatique important de Ouagadougou sur la scène politique africaine, la crainte de voir le Mali, le Togo,le Niger et même la Côte d’Ivoire (bref l’Afrique de l’ouest) subir les contrecoup d’une grave crise politique au Burkina Faso, incite des acteurs africains  à interpeller l’Union africaine afin qu’elle engage de façon préventive une action, une médiation.

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    Les milieux diplomatiques et la société civile hostile au projet de modification de l’Article 37 au Burkina estiment que dans la ligne de la position actuelle de la France, qui s’en tient au respect des Chartes et principes de bonne gouvernance adoptés par l’Union africaine, celle-ci a toute la latitude de faire entendre raison aux uns et autres, avant que la situation ne s’enlise et ne dégénère.

    Ces observateurs diplomatiques, acteurs et activistes de la société civile appellent à cet titre l’Union africaine à menacer de façon préventive  le Burkina Faso de sanctions, si le gouvernement conduit à terme, le projet de modification de la Constitution. Le Tchad, le Rwanda, le Congo et tous les autres pays susceptibles de procéder à des modifications de cette nature, pourraient également subir la batterie de sanctions suivantes à titre préventif : déclaration solennelle d’hostilité au tripatouillage de la Constitution,  gel des avoirs des dirigeants des pays concernés, interdiction de voyage des principaux dirigeants , suspension du pays de l’union africaine, et même de l’Union européenne.

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    Ces signes de fermeté et de détermination de la communauté internationale, pourraient à coup sûr, faire reculer les partisans des modifications constitutionnelles aux fins d’empêcher une alternance démocratique et sans effusion de sang, dans les pays africains. Cependant pour l’heure personne ne veut se faire d’illusion sur la capacité de l’Union africaine à avoir la main aussi lourde, eu égard à la timidité de sa réaction initiale face à Ebola, ainsi qu’au lourd mécanisme de prise de décision au sein de l’institution.

    Dans ces conditions, il y’a déjà lieu de redouter que l’Union africaine jouent à nouveau les médecins contre la mort. L’ambiance et les perspectives à venir sont résumée dans cette confidence  d’un opposant burkinabé : ” ils ne feront rien pour nous, mais si ça pète, ils vont lâcher le président Compaoré et ne le soutiendront pas. Nous ne devons compter que sur nous-même, mais ce qui me désole c’est pourquoi veulent-ils d’abord attendre que ça pète,pourquoi veulent-ils d’abord sentir notre détermination et celle du peuple,  pourquoi veulent-ils d’abord des blessés, des morts et des tensions, alors qu’il s’agit de s’en tenir aux principes? “. Violente question!  

    Wakili Alafé‎  

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