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    Chronique – Affaires Maritimes : l’économie bleue, parlons-en (Acte 1)

    Chronique – Affaires Maritimes : l’économie bleue, parlons-en (Acte 1)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Dans le but de faire connaître le secteur de l’économie maritime et ses nombreuses richesses (L’économie bleue) en concurrence avec les matières premières (cacao, café, anacarde, hévéa, palmier à huile etc.) de la Côte d’Ivoire, Afrikipresse vous propose tous les lundis une chronique.

    Elle sera animée par M. Sékou CAMARA. Capitaine au Long Cours de son Etat, il est Officier Supérieur de Navigation Maritime, Expert Maritime et Portuaire, Expert International en Economie Maritime et Consultant en Gouvernance Maritime. Il fut conseiller Technique en charge de ladite matière dans les Secrétariats d’Etat et Ministères successifs chargés des affaires Maritimes.

    Dans ce 1er numéro, notre Expert nous fait revisiter l’histoire de la navigation maritime du 15e siècle (1468), date de la pénétration des 1ers voiliers portugais aux larges des côtes ivoiriennes jusqu’à nos jours.

    La Cote d’Ivoire maritime

    « Celui qui commande la mer, commande le commerce ; celui qui commande le commerce, commande la richesse du monde, et par conséquent le monde lui-même. » Sir Walter Raleigh (1554-1618).

    L’Histoire a retenu que c’est en 1468 que les voiliers des premiers navigateurs portugais ont mouillé au large des côtes ivoiriennes. En 1867, ce sont les Français qui, à leur tour, se lançaient dans des échanges commerciaux avec les populations de la « basse côte ». Aujourd’hui le commerce extérieur représente 90 % du PIB du pays, c’est dire que les échanges commerciaux sont la pierre d’angle de l’économie ivoirienne. Et Le Président Houphouët en avait, très tôt, tiré les conséquences.

    De la naissance des ports, des textes, des flottes et administrations Maritimes en Côte d’Ivoire

    Dès les premières heures de l’indépendance, la politique maritime mise en œuvre par les autorités ivoiriennes sous la houlette du Président Felix Houphouët BOIGNY, a permis de réaliser les résultats suivants :

    • Adoption en 1961 d’un code de la marine marchande pour réglementer le secteur ;
    • Modernisation du Port d’Abidjan hérité de la colonisation, ouvert à la navigation dix (10) ans plus tôt ;
    • Création en 1969 du Conseil Ivoirien des Chargeurs (CIC) qui est devenu plus tard l’Office Ivoirien des Chargeurs (OIC) ;
    • Création en 1971 du Port Autonome de San-Pedro pour désenclaver la région du Sud-Ouest ;
    • Création le 24 février 1974, d’un Secrétariat d’Etat à la Marine, érigé plus tard (le04 mars 1976) en Ministère de la Marine jusqu’en 1987, dont la compétence s’étendait à toutes matières relatives aux transports maritimes, aux auxiliaires des transports maritimes, aux ports ainsi qu’à la défense des intérêts des chargeurs, aux études et à la formation ;
    • Création de trois (3) armements nationaux (SITRAM, SIVOMAR et CGMI) avec en soutien trois (3) entreprises auxiliaires du transport maritime (SISA, SIVOM et SIETRANS) ;
    • Création en 1975 de l’Institut de Documentation et de Recherches Maritime (IDREM), cédé à l’OIC en 1992, notamment le volet documentation ;
    • Création du Groupe Ecole de la Marine Marchande, devenu en 1975 l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) et ouvert en 1987 ;
    • Mise en place d’une flotte de pêche contribuant à la réduction du déséquilibre de la balance de paiement ;
    • Création de milliers d’emplois directs et indirects ;
    • Accueil du siège de l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC) en 1975 et de la représentation francophone de l’Organisation Maritime Internationale (OMI) ;
    • Depuis 1987, à la disparition du Ministère de la Marine, la politique militaire en matière navale est confiée au Ministère de la Défense et les questions civiles et marchandes, au Ministère chargé des Transports.

    Ces résultats ont fait de la Cote d’Ivoire une référence dans la sous-région sur une trentaine d’année.

    De la disparition des flottes Maritimes

    Cependant, les mutations intervenues dans les années 1990 dans le secteur maritime, consécutives à la mondialisation (ou globalisation) de l’économie, ont fortement ébranlé le système maritime ivoirien et ses acquis, car les acteurs n’étaient pas préparés à relever les défis du nouvel environnement notamment la concurrence.
    L’on assistera durant une décennie à la disparition de bien des acquis et jusqu’à nos jours, la Côte d’Ivoire maritime cherche encore ses marques.

    Des efforts en vue de la relance de l’économie maritime

    En revanche :

    Un nouveau code maritime (loi n° : 2017-442 du 30 juin 2017) a succédé au code de la marine marchande de 1961, plus adapté à l’environnement actuel ;
    De 2019 à 2022, les départements ministériels dédiés aux affaires maritimes, ont mené des reformes structurantes et amélioré le cadre juridique par la préparation et l’adoption des textes d’application du nouveau code maritime.

    A côté de cette volonté politique clairement affichée et pour l’émergence d’une Côte d’Ivoire maritime prospère, le pays doit se donner de l’outil de sa puissance maritime : Une Administration Performante.

    Philippe Kouhon avec Sekou Camara

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