Selon l’agence de presse américaine Bloomberg dans sa parution du lundi 20 mai 2024, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a dépassé l’Afrique du Sud pour devenir le pays souverain le mieux noté d’Afrique subsaharienne en termes d’encours de sa dette extérieure. Une autre marque de confiance pour l’économie ivoirienne sous le leadership du Président Alassane Ouattara au moment où des mauvaises langues prophétisent pour un retour au PPTE ou encore se demandent pourquoi le pays fait appel au FMI pour obtenir un accord de financement de 4,8 milliards de dollars, soit 2900 milliards FCFA.
Les finances publiques de la Côte d’Ivoire se portent bien. C’est ce que révèle la publication de l’agence américaine Bloomberg de ce lundi 20 mai 2024. Selon le confrère qui cite la société de notation financière internationale « Standard and Poor’s », la Côte d’Ivoire devance l’Afrique du Sud sur le tableau de bord des notations africaines. Standard and Poor’s a augmenté la note de la Côte d’Ivoire. Elle devient ainsi le pays avec la meilleure note en surpassant l’Afrique du Sud sur le tableau de bord des notations africaines.

« La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a dépassé l’Afrique du Sud pour devenir le pays souverain le mieux noté d’Afrique subsaharienne en termes d’encours de sa dette extérieure. Alors que les deux pays ont été confirmés vendredi à BB- par S&P Global Ratings, la perspective de la Côte d’Ivoire est passée à positive en raison de ce que la société de notation a qualifié d’amélioration du profil de la dette, tandis que la perspective de l’Afrique du Sud est restée stable », fait savoir Bloomberg qui ajoute que S&P Global relève la perspective de la Côte d’Ivoire de stable à positive.
Chute du rendement de la dette ivoirienne de 13 points
Toujours selon Bloomberg, le rendement de la dette ivoirienne arrivant à échéance en 2028 a chuté de 13 points de base à 7,09% lundi midi à Londres. C’est le plus bas depuis le 15 avril. La dette sud-africaine en dollars à échéance 2030 s’échangeait à un rendement de 6,9 %, en baisse par rapport aux niveaux supérieurs à 8,5 % en octobre dernier.
“La trajectoire de notation de la Côte d’Ivoire au cours des dix dernières années a été impressionnante, reflétant le redressement économique du pays sur cette période“, a déclaré Samir Gadio, responsable de la stratégie Afrique chez Standard Chartered. « De nombreux autres souverains africains ont été dégradés au cours de cette période. »
L’économie ivoirienne, l’une des plus dynamiques de la région
La Côte d’Ivoire, poursuit le confrère, a mis fin à près de deux ans de blocage des marchés de capitaux internationaux en vendant pour 2,6 milliards de dollars d’euro-obligations. L’économie, l’une des plus dynamiques de la région, devrait, selon le Fonds monétaire international, croître de 6,5 % en 2024, contre 6,2 % l’année dernière.
Malgré la baisse de la production de cacao et la révision à la baisse des prévisions, le gouvernement a obtenu un accord de financement de 4,8 milliards de dollars avec le FMI, renforçant ainsi ses finances et ses réserves. S&P a déclaré qu’il s’attend à ce que les exportations de matières premières augmentent au cours des deux prochaines années.

“Les perspectives positives reflètent notre opinion selon laquelle, au cours des 24 prochains mois, la hausse des exportations de matières premières pourrait conduire à une réduction plus significative des déséquilibres extérieurs et budgétaires que dans notre scénario de référence”, a déclaré Sébastien Boreux, analyste principal du crédit, dans le communiqué de S&P. « Cela pourrait s’accompagner d’une croissance économique élevée, bénéficiant des réformes économiques, du soutien des donateurs et de la stabilité monétaire et politique. »
La Côte d’Ivoire a acquis une solide réputation sur les marchés financiers mondiaux sous l’administration Ouattara
Enfin, rappelle Bloomberg, en mars, Moody’s a relevé la note de la Côte d’Ivoire à Ba2, soit deux niveaux en dessous de la catégorie investissement, la plaçant ainsi à égalité avec l’Afrique du Sud.
Gadio a déclaré que même si la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont des notations similaires, les obligations de la première continueront probablement à s’échanger avec un spread en hausse par rapport à celles de la seconde. « La Côte d’Ivoire a acquis une solide réputation sur les marchés financiers mondiaux sous l’administration actuelle », a-t-il déclaré, mais « une consolidation budgétaire plus poussée sera nécessaire pour stabiliser des niveaux d’endettement encore viables ».
La Perspective est passée de stable à positive
Il faut également noter qu’avant le bond du lundi 20 mai 2024, la même société de notation S&P Global Ratings confirmait déjà vendredi 17 mai, la Côte de crédit de la Côte d’Ivoire après la vente d’euro-obligations.
« La notation de crédit souverain de la Côte d’Ivoire a été confirmée par S&P Global Ratings après qu’une vente d’euro-obligations plus tôt cette année a renforcé ses finances. La notation en devises à long terme du premier producteur mondial de cacao a été maintenue à BB-, soit trois niveaux en dessous de la catégorie investissement, a indiqué l’agence de notation dans un communiqué. La perspective est passée de stable à positive » avait déjà révélé l’agence de presse américaine Bloomberg dans sa parution du vendredi 17 mai 2024.

Et, si cette annonce est une marque de confiance pour l’économie ivoirienne, elle vient mettre fin au débat sur un éventuel retour de la Côte d’Ivoire au rang des pays les plus pauvres très endettés ( PPTE) ou encore une réponse à ceux qui s’interrogent pourquoi le gouvernement ivoirien continue d’emprunter auprès des Institutions de Breton Woods.
La dette n’est pas synonyme de pauvreté. Comment la Côte d’Ivoire a séduit les investisseurs étrangers
En revanche , nous sommes tentés de faire comprendre à la suite des explications du gouvernement, que le fait d’emprunter n’est pas synonyme, ni d’endettement ni de pauvreté.
Et les détracteurs du régime ivoirien devraient savoir que le pays bénéficie depuis quelques années d’une attention particulière de la part des bailleurs de fonds qui apprécient la maîtrise de la dette publique par les autorités ivoiriennes malgré d’importants investissements ( routes, autoroutes, ponts, stades) et les différents programmes de développement ( PND, Psgouv, PJgouv….) qui ont fortement impacté la santé, l’éducation et le social en Côte d’Ivoire ; Des réalisations « utiles » qui coûtent mais qui ont changé le visage d’un pays qui attire de plus en plus d’investisseurs étrangers.
Enfin, c’est justement par ce que le pays est crédible et solvable que les banques centrales et internationales acceptent de lui prêter de l’argent ou encore que le pays attire des investisseurs étrangers. En un mot, on ne donne pas crédit à un pauvre.
Philippe Kouhon