Afrikipresse- (Conakry)-Les économies des pays trois pays les plus touchés par Ebola sont fortement paralysées, selon un communiqué de la banque mondiale, publié le 20 janvier à Washington.
L’institution financière internationale affirme que les pertes de produit Intérieur brut (PIB) en 2015 dues à Ebola et à la conjoncture économique mondiale des trois pays touchés atteignent 1,6 milliards de dollars.
Ainsi, la Guinée perd 540 millions de dollars, le Libéria 180 millions de dollars et la Sierra Léone, ”gravement paralysée”, perd 920 millions de dollars.
Selon une nouvelle étude du groupe, ”l’épidémie d’Ebola continue de paralyser l’économie de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone”. Pour l’année 2014, la croissance économique a chuté de plus de moitié en Sierra Leone pour s’établir à 4%, loin des 11,3% attendus avant la crise. Une baisse importante est également constatée en Guinée et au Libéria. L’impact cumulé sur les finances publiques des trois pays s’élève à plus d’un demi-milliard de dollars en 2014, soit presque 5% de leurs PIB cumulés.
La frilosité des investisseurs a diminué les perspectives de croissance pour 2015 de -0,2% en Guinée, de 3% au Libéria et de -2% en Sierra Leone (par rapport aux prévisions réalisées avant l’épidémie d’Ebola qui étaient respectivement de 4,3%, 6,8% et 8,9%). Cela se traduit par une perte des revenus dans ces trois pays de près de 1,6 milliard de dollars en 2015 : près de 500 millions pour la Guinée, 200 millions pour le Libéria et 900 millions pour la Sierra Leone, soit plus de 12 pourcent de leurs PIB cumulés.
La Banque mondiale prévoit une croissance de 4,6% en 2015 au lieu des 5% prévus en juin 2014. Cette baisse s’explique par les conséquences de l’épidémie d’Ebola ainsi que par la conjoncture internationale notamment l’impact net sur les pays producteurs et importateurs de la chute brutale du cours du pétrole et des matières premières. Les principaux facteurs qui pourraient aggraver ces perspectives sont un regain d’épidémie d’Ebola, de violentes insurrections, des baisses plus importantes du cours des matières premières et l’instabilité des marchés financiers mondiaux.
L’essentiel de l’impact économique au-delà des pays d’Afrique de l’Ouest les plus touchés par l’épidémie est dû à la peur, comme on avait pu l’observer en Asie de l’Est il y a dix ans au cours de l’épidémie de SRAS. Cette peur, ainsi que les comportements de précaution qui en découlent, renvoient aux craintes que cette épidémie ne puisse être endiguée (les quelques cas recensés aux États-Unis et en Europe attisant cette crainte). Elle est aussi parfois due à une mauvaise connaissance de la géographie africaine (certains pays étant affectés économiquement alors qu’ils ne recensent aucun cas d’Ebola).
Mamadou Aliou Diallo, à Conakry