Le président de la Banque africaine de développement (BAD) lors d’une conférence de presse marquant le retour du siège de la BAD à Abidjan, le 19 août 2014. Le siège de la BAD avait été délocalisé en Tunisie pendant onze ans.
Le président de la Banque africaine de développement Donald Kaberuka regrette que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ait été dramatiquement sous-estimée à ses débuts.Dans une interview au journal Le Monde ce samedi, il estime que le choc économique sera très dur pour les trois pays concernés : Liberia, Sierra Leone et Guinée.
Ebola devrait entraîner une chute du PIB évaluée, pour l’instant, de 2 à 2,5%, selon le président de la BAD. Les 3 pays concernés par l’épidémie sont confrontés à la paralysie de leur économie. Cela entraîne l’effondrement des recettes publiques et parallèlement l’augmentation des dépenses liées à la lutte contre la maladie. Du coup les réserves financières fondent.
Toutefois Donald Kaberuka pense que l’épidémie et ses conséquences à un ou deux ans ne devraient pas compromettre durablement leur développement, car les grandes entreprises qui y sont implantées, si elles ont réduit leurs effectifs, n’ont pas autant déserté et ne le feront pas, car leurs investissements sont à long terme.
Par ailleurs, la Bad va débloquer 150 millions de dollars pour aider le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée à consolider leur budget et à éviter la chute de leur monnaie. Une aide qui sera cependant conditionnée à l’effort supplémentaire que ces pays doivent fournir pour améliorer leur système de santé et la sécurité alimentaire.
La BAD avait déjà annoncé une aide de 60 millions de dollars fin août pour aider à la mobilisation et à l’équipement des personnels soignants dans ces pays.
L’ enveloppe de la BAD risque d’être une goutte d’eau au regard des besoins des pays concernés, explique Jean-Paul Moatti, économiste de la santé.
afrikipresse avec rfi