Intitulé Freedom in the World 2016 , le rapport 2016 de l’ONG Freedom House , publié un classement dans lequel la place du Cameroun n’est pas envieuse. Le rapport indique que les populations du Cameroun figurent dans la catégorie « pas libres du tout ». Certains autres rapports traitant des mêmes questions pointent également du doigt le Cameroun pour ce qu’ils considèrent comme une inobservance chronique des droits civils et politiques, ainsi que des libertés publiques.
Courroucé par ce classement, le gouvernement du Cameroun a réagit le 24 mai dernier à travers son porte-parole Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication. Et c’est par une série d’interrogations, qu’il a entamé son propos initial face à la presse : « Le Gouvernement considère qu’un tel acharnement ne peut être le fait du simple hasard. Car, comment comprendre que des organisations, aussi variées et venant d’horizons divers, en viennent à chaque fois à conclure sur des contre-vérités aussi manifestes que celles contenues dans leurs différentes adresses ? Est-ce en raison du parti pris des sources consultées par les auteurs de ces rapports ? Ou est-ce alors à cause du caractère univoque des choix de consultation des différentes sources possibles, étant entendu que seules les sources ayant un intérêt à biaiser la réalité auraient retenu l’attention des auteurs de ces différents rapports ? Ou encore, ne pourrait-on pas croire à un déficit d’investigation de la part des auteurs de ces mêmes rapports ? Pire mais tout à fait possible, serait-ce plutôt un choix délibéré des officines à l’origine de ces réquisitoires, de ne privilégier par des procédés inquisitoriaux, que des thèses accablantes contre nos Institutions ? ».
Des interrogations auxquelles le ministre de Communication a tenté de trouver les réponses, balayant le rapport de Freedom House d’un revers de la main. L’Ong Freedom House publie chaque année un classement de 195 pays à travers le monde à qui elle attribue un rang allant, des catégories d’appréciations de populations : «libres », « partiellement libres », et « pas libres du tout ». Et au gré de ce classement, les populations du Cameroun figurent dans la catégorie « pas libres du tout ». Le rapport de Freedom house vient s’ajouter à la longue liste d’autres dénonciations similaires enregistrées depuis des années.
« Permettez-moi avant de terminer de vous tenir informé de ce que la plupart des organisations, auteurs de ces rapports sur l’exercice des droits de l’Homme dans notre pays, se soucient très peu de travailler avec les autorités de l’État en charge de la préservation et de la régulation de ces droits, préférant sans doute s’adresser à des bonimenteurs, bien placés à leur goût pour leur dire ce qu’elles souhaitent entendre. Pour celles un peu plus scrupuleuses, qui de temps à autre, sollicitent des réponses ou une collaboration officielles du Gouvernement, elles les reçoivent toujours », a conclu le ministre.
François Essomba