Dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, le jeudi 30 juin 2022, le ministre du Budget et du portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo était face aux membres de la CAEF du Sénat. Ce fut l’occasion pour l’émissaire du gouvernement d’instruire les représentants des collectivités locales, sur le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2023-2025.
Le ministre Sanogo, qui a articulé sa communication sur trois axes principaux : évolution économique et financière 2019-2022 ; programme budgétaire 2023-2025 et les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques, a indiqué que ce Dpbep s’appuie sur une prévision de croissance réelle du Produit intérieur brut(Pib) de 7 ,2% en moyenne annuelle sur la période de 2023-2025, prenant en compte la reprise du dynamisme de l’activité attendue des effets des mesures prises par le gouvernement pour contenir les effets de la pandémie de la Covid-19 .
L’évolution économique et financière 2019-2022
Il a rappelé que l’activité économique nationale a enregistré et continue d’enregistrer des performances satisfaisantes sur la période 2019-2022. « Le taux de croissance du Pib s’est établi à 6,2% 2019, avant de fléchir pour s’établir à 2% en 2020 en lien avec les effets négatifs de la Covid -19. En 2021, ce taux est remonté pour s’établir à 7,4% grâce à la maîtrise de la pandémie de la Covid-19 et à la politique volontariste d’investissement dans les secteurs-moteurs de la croissance (…)
« Cette performance économique devrait se poursuivre en 2022 avec un taux qui s’établirait à 6,9%, malgré les effets néfastes de la guerre en Ukraine. Au niveau des finances publiques, la période 2019-2022, a enregistré, une amélioration continue de la mobilisation des recettes. Malgré l’impact de crise sanitaire de la Covid-19 apparue en 2020 », a-t-il précisé.
Toutefois, l’émissaire du gouvernement a indiqué, que le taux d’endettement est passé de 38, 8 % en 2019 à 47,6% en 2020, demeurant en deçà de la norme communautaire de 70%. « Il devrait s’établir à 51,7% du Pib en 2021 puis à 54,4% du PIB en 2022 », a-t-il indiqué.
Programme budgétaire 2023-2025
Sur le deuxième axe de son grand oral, l’émissaire du gouvernement a indiqué aux sénateurs, que la politique budgétaire de l’Etat sur la période sera principalement orientée, en matière de recettes, vers la consolidation de l’efficacité du recouvrement des recettes intérieures. Ainsi, « le projet de budget de l’Etat pour l’année 2023 enregistrerait une hausse de 13,8% par rapport au budget 2022, pour s’établir à 11 .272,1milliards de FCFA. Ce niveau devrait continuer de s’accroître pour atteindre 12. 876,7 milliards de FCFA en 2024 et 13.513,3 milliards FCFA en 2025 ».
Les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques
Concernant ce volet, le ministre Sanogo a précisé que ces mesures portent aussi bien sur la politique fiscale que sur la réforme administrative et les dépenses publiques. Sur les réformes en matière de politique fiscale notamment, il a indiqué que ces réformes consisteront en la poursuite de la rationalisation des exonérations fiscales et l’élargissement de l’assiette fiscale par la fiscalisation des secteurs peu ou non fiscalisés, notamment en instituant des retenues à la source.
Les perspectives économiques et financières
Les échanges, qui ont suivi cette communication, ont permis aux sénateurs d’apprécier la politique de développement du gouvernement et d’émettre des observations sur ces projections macroéconomiques.
En réponse aux préoccupations des parlementaires, notamment sur les perspectives économiques et financières de la période 2022-2024, le ministre du budget et du portefeuille de l’Etat, a expliqué que les principales hypothèses qui sous-tendent la croissance du PIB sur la période, prennent en compte la maîtrise de la pandémie la covide-19, le maintien de la stabilité sociopolitique, le renforcement de la confiance des opérateurs du secteur privé etc.
Selon lui, il s’agit de continuer à assurer la maîtrise de l’inflation, la bonne tenue des finances publiques et la soutenabilité de la dette publique. A en croire le patron du Budget, l’activité économique sur la période (2023-2025) afficherait un taux de croissance annuelle moyen d’environ 7,2% ; l’inflation serait contenue à 1,9% en moyenne sur la même période, en dessous de la norme communautaire de 3% maximum. Dans le même intervalle, les opérations financières de l’Etat afficheraient de bonnes perspectives.
« Cette bonne tenue résulterait des efforts en matière d’amélioration du recouvrement des recette fiscales, avec un taux de pression fiscale qui évoluerait de 13,3% en 2023 à 13,5% en 2025, ainsi que des efforts de consolidation budgétaire avec un niveau de déficit qui s’améliorait en passant de 4,0% du PIB en 2023 à 3,9% du PIB en 2024 et à 3,0% du PIB en 2025, respectant ainsi la norme communautaire », a-t-il fait remarquer.
Harry Diallo à Yamoussoukro