Sa Majesté le Mogbo Naaba Bâongho a reçu le dimanche 5 mars 2017, dans son Palais situé au cœur de Ouagadougou, la délégation des participants au symposium international sur le dialogue inter-religieux et interculturel qui se tient présentement dans la capitale burkinabè.
En plus de la délégation officielle, les hôtes de l’Empereur des Mossè (pluriel de Mossi), étaient composés de nombreux jeunes, pour la plupart étudiants ou membres de la société civile, vêtus de t-shirts flanqués du logo de cette journée de “dialogue entre les peuples’’.
À l’entrée de la mythique cour abritant la résidence de l’empereur des Mossè dont certains observateurs font remonter les origines de la succession au trône jusqu’au XII siècle, la tradition est scrupuleusement respectée, sous l’œil vigilant des notables : pas de bonnet sur la tête. Une fois à l’intérieur de la cour, il est formellement interdit de faire des photos ou de filmer les lieux à l’aide d’un portable. En revanche, l’usage des appareils photos et des caméras est permis, et soumis à une autorisation préalable.
Lorsque les visiteurs sont bien installés au salon principal, servant de pièce de réception, sa Majesté le Mogho Naaba Bâongho fait son entrée. À cet instant, tous sont priés de se tenir debout. La prosternation est ensuite de mise lors des salutations avec Sa majesté.
Sans autre forme de procès, après l’installation de Sa Majesté dans la chaise royale, l’ambassadeur Filippe Sawadogo, au nom de la délégation prend la parole pour adresser les civilités des participants au symposium international à sa majesté. Il a souligné le rôle important joué par le roi dans “la recherche perpétuelle de la paix entre les peuples aussi bien du Burkina Faso que dans le reste de la sous-région”.
En retour, après avoir traduit son admiration de voir ‘’une Afrique rassemblée’’ en raison des diverses nationalités des membres de la délégation, Sa majesté a rendu un hommage appuyé aux femmes, à quelques jours de la journée internationale de la femme prévue tous les 8 mars.
Comme signe de son attachement au développement social de la femme, un poème signé du Roi lui-même, et extrait de son ouvrage ‘’Poèmes de l’empereur’’ est par Son excellence Filippe Savadogo : «Femme, ô femme ! ô mère, femmes, ô maire, ô mer, grandeur de l’eau qui abreuve la terre, femme, sève nourricière des humains, que ta sève, que cette sève, comme l’eau de mer, ne tarisse jamais ».
Sa Majesté a fait lire à l’auditoire, un deuxième poème dont il en est également l’auteur, intitulé le ‘’Dialogue’’, un thème d’actualité.
Ces poèmes, au nombre d’une cinquantaine , sont compilés dans son ouvrage, ‘’Poèmes de l’empereur’’, sorti aux Éditions de la Cour’’ et préfacé par Maître Titinga Frédéric Pacéré, membre de l’Académie des Sciences d’Outre mer.
Cet ouvrage, comme bien d’autres, a été arraché à la vente, comme de petits pains, à la sortie de l’audience, par des visiteurs, visiblement heureux et satisfaits.
Avec la diaspora Mossè en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Togo, au Mali, au Gabon, en Europe et ailleurs dans le monde, Sa Majesté le Mogbo Naaba Bâongho règne à la tête d’une civilisation, considérée comme l’une des plus anciennes d’Afrique, qui comprend une population estimée à plus de 10 millions de personnes.
Claude Dassé