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    Des militaires qui ont paralysé Bouaké parlent : voici ce qu’ils exigent

    Des militaires qui ont paralysé Bouaké parlent : voici ce qu’ils exigent
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Quelques militaires du 1er bataillon du génie militaire et du 3ème bataillon d’infanterie militaire de Bouaké semblaient décidés à en découdre hier avec leur hiérarchie et le gouvernement » , si rien n’était fait pour satisfaire leurs revendications. Des revendications d’ordre social » , a-t-on constaté sur place.

    Dans la nuit du jeudi 5 janvier 2017, ils s’en sont pris à la poudrière du 3ème bataillon , en vain , avant de mettre le cap aux environs de 01 heure du matin (le vendredi 6 janvier 2017) sur la préfecture de police de Bouaké où ils se sont emparés d’armes.

    Toute la journée du vendredi , les quatre corridors de la ville étaient sous le contrôle de ces militaires qui manifestaient leur mécontentement avec des tirs d’armes légères et de kalachnikov.

    Pour P.A , sergent au 1er bataillon du génie militaire de Bouaké , après analyse de l’ensemble des réponses de la hiérarchie , les hommes en arme à Bouaké disent avoir noté que « la hiérarchie et le gouvernement n’ont pas examiné sérieusement les préoccupations contenues dans les revendications lors de rencontres à Bouaké et à Abidjan avant ce vendredi 7 janvier 2017 ».

    Les soldats entendent donc maintenir le mouvement de paralysie de la ville et si rien n’est fait après les 24h de soulèvement.

    « Nous allons paralyser tout le pays s’il le faut », a laissé entendre un autre sergent-chef encagoulé. Il rappelle qu’« une correspondance a été adressée au Commandant de la Légion militaire de Bouaké le vendredi tôt dans la matinée pour signifier qu’ils sont ouverts au dialogue. Nous répondrons favorablement s’il nous adresse une correspondance afin de nous recevoir ».

    Ces hommes en armes estiment qu’ils ne demandent pas à la hiérarchie ou au gouvernement quelque chose d’impossible : « Nous sommes conscients que nous sommes dans un pays en difficultés et c’est ce qui a justifié à plusieurs reprise la suspension de tels soulèvements il y’a quelques mois , et qui seront reconduits dans les jours ou mois à venir. C’est donc pour nous, une question de patriotisme ». Le gouvernement ferait la « sourde oreille » en ce qui concernent les revendications des militaires qui sont pour eux « légitimes ».

    Que revendiquent-ils ?

    Les points de revendication sont entre autres le paiement de prime, une augmentation de salaire, la réduction du temps à passer dans les grades, la revalorisation des conditions de vie et de travail dans les casernes. Aussi, il y a une supposée prime de l’ECOMOG d’un montant de 5 millions de FCFA et une villa pour chaque militaire ayant servi au Mali depuis 2014 , sans oublier certaines nominations à la tête du commandement militaire.

    Bouaké ville totalement paralysée

    Du corridor nord au corridor sud, en passant par le corridor Ouest et Est, Bouaké, toute la journée du 6 janvier 2017, était une ville paralysée par les hommes en arme, pour la plupart, des militaires de rang. Les établissements scolaires publics et privés, l’administration, les stations-service, les commerces et grandes surfaces sont restés fermés. La circulation au niveau des taxis communaux et autres motos taxis était normale jusqu’à 11h où l’on a signalé quelques véhicules de particuliers arrachés à leurs propriétaires. Quelques magasins de vente de motos ont été partiellement pillés.
    « C’est déplorable pour une ville comme Bouaké. Qu’attendent nos autorités pour ramener l’ordre et la discipline à Bouaké ? », s’est insurgé Amani Yao, un infirmier d’État.

    Au moment où nous mettions sous presse, l’on n’a signalé aucune perte en vie humaine ou autre cas de destruction de biens personnels, mais l’annonce d’une entrée en scène des ex-combattants démobilisés faisait peur aux populations : « Que le gouvernement mette tout en œuvre pour trouver une solution idoine à cette situation désagréable avant que nos frères ex-combattants démobilisés n’en profitent ». Une négociation entre les grands commandements militaires et les insurgés se tenait à l’état-major de région de Bouaké. Le renforcement de la sécurité des emprises militaires et la mise en alerte du renforcement des troupes ont été annoncés du côté de l’état-major de région. Un hélicoptère de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) survolait la ville pour s’assurer de la sécurité des populations.

    Aboubacar Al Syddick à Bouaké

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