Le samedi 27 mai 2017, cinq (5) employés de la société ivoirienne de pompe funèbre (Sipofu) et un prestataire extérieur ont trouvé la mort à Arrah (Est) alors qu’ils rentraient d’une mission. En vue d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur la réalité des faits, M. Témé Dominique, directeur d’exploitation et d’expansion de Sipofu, a animé un point de presse ce mercredi 31 mai 2017 sur le site de la société sis au Pk 17, route de Dabou.
« Après la levée du corps de la défunte Adjoua le 26 mai, sa famille a sollicité nos services pour la manutention de la dépouille jusqu’à son enterrement. Nous avons désigné 6 de nos agents porteurs et loué une voiture Toyota Pick Up, 7 places d’un partenaire. Nous avons offert une voiture Mercedès pour porter le cercueil jusqu’à Andé, le village de la défunte dans la sous-préfecture de Bongouanou; soit deux véhicules et sept personnes pour la mission », raconte Témé Dominique.
La suite du récit est tirée du témoignage du seul rescapé, Jöel Gueu absent à la conférence : « Après l’enterrement le samedi 27 mai vers 12h, mes jeunes gens ont demandé à rentrer à Abidjan. Sur le chemin de retour, entre la localité de Andé et Arrah, vers le carrefour de Kotobi, ils sont suivis par une voiture de type Mercedes bleue nuit. A bord, deux occupants en civil. Assis à côté du chauffeur, l’un des occupants leur intime l’ordre de garer. Paniqués, ils décident de bifurquer vers le centre-ville d’Arrah. Et c’est en plein quartier de la ville et devant une foule qu’ils seront abattus comme des chiens. L’un d’entre eux réussit à s’évader malgré ses blessures. C’est lui qui nous informera des heures plus tard ».
Temé Dominique décide de se rendre sur le lieu du drame le lendemain dimanche 28 mai et explique : « Avant d’aller à Arrah, je me suis rendu à la brigade de gendarmerie de Yopougon pour plus d’information. Celle-ci m’informe qu’effectivement des bandits ont été abattus à Arrah. Je rentre en contact avec la pompe funèbre sœur d’Arrah qui me confirme la présence des corps avec des tenues Sipofu. À Arrah, le même dimanche, le préfet de région me montre un sms du commandant de brigade de la gendarmerie lui disant que lui et ses éléments venaient de neutraliser 6 bandits. Chers camarades de la presse, mes jeunes gens ont été abattus froidement dans l’exercice de leur fonction. De retour à Abidjan, je suis allé au commandement supérieur de la gendarmerie le lundi 29 mai pour une déposition en compagnie du rescapé. Hier mardi, moi et les familles des six victimes avons été reçus par le commissaire du gouvernement, Ange Kessy. Celui-ci nous a rassurés que toute la lumière sera faite pour situer les responsabilités. Mais Sipofu, les familles et le syndicat des pompes funèbres de Côte d’Ivoire vont porter plainte».
La société Sipofu est la troisième entité funéraire en Côte d’ivoire. Elle a démarré ses activités en 2014 et emploie une centaine de personnes. Elle intervient dans les domaines d’enlèvement, de traitement, de conservation et de transfert de corps. Elle fait aussi la mise en bières, les couronnes et la décoration mortuaire.
Philippe Kouhon