Aboubacar Kéita, parent d’élèves, rencontré dans une école de la capitale guinéenne, exprime sa joie après l’admission de son enfant au baccalauréat 2015 , mais dénonce des carences du système éducatif du pays. Interview !
Comment avez-vous accueilli la nouvelle de l’admission de votre fils au BAC unique 2015 ?
C’est avec joie et satisfaction que j’ai appris cette nouvelle. Parce que c’est mon premier garçon qui a fait son BAC avec succès. C’est la joie ce matin parce que réussir ou perdre une année n’est pas à la portée de tous. Quand un enfant décroche son bac avec sa valeur intrinsèque , on ne peut que s’en réjouir.
D’après vous, qu’est-ce qui a joué en sa faveur ?
D’abord c’est la régularité et le suivi, parce que moi-même je suis enseignant de profession. Je le suivais de très près et c’est ce qui a prévalu à son admission.
Parent d’élève et enseignant, quelle analyse faites-vous du niveau éducatif guinéen ?
Nous sommes à un bas niveau. Ce que je demande à l’État , c’est d’abord former les formateurs. C’est là où le bat blesse parce que vous constaterez que dans beaucoup d’école privées en ce moment, es gens ne sont pas suivis. Ceux qui viennent donner des cours ne sont pas à la hauteur. Si non, il ne s’agit pas d’être intellectuel , il s’agit d’avoir la pédagogie parce qu’il ya beaucoup d’intellectuels orientés à l’enseignement mais qui n’ont pas de pédagogie. Cela manque aussi. Il faut que l’État prenne les dispositions pour suivre les privées aussi.
Pour l’année scolaire qui vient de s’achever, qu’est-ce qui a marché et qu’est-ce n’a pas marché pour le système éducatif en général ?
L’arrivée de l’épidémie à virus Ebola, nous a fatigué, mais on s’est inscrit dans l’optique de serrer les enfants parce qu’à un certain moment donné, les élèves venaient matin et soir. Ceci, c’était pour compenser les mois perdus parce que la maladie a fait des ravages. Avec les candidats, on a fait des cours intenses : pas de fériés, pas de congés, même les dimanches on venait.
Une leçon à ceux qui n’ont pas décroché leur BAC ?
On dit qui double, double d’efforts. Cela est vrai, les enfants doivent prendre conscience et venir reprendre les cours. Je crois que ça va passer. J’interpelle tous les élèves d’aller à l’école, suivre les cours de façon régulière. Tous les sujets qui sont donnés sont dans le programme. Tout élève qui suit les cours , a 80 ou 90% de chance d’avoir son examen. S’il y a un taux d’échec élevé, cela est le fait des élèves qui ne sont pas en classe. À la dernière minute, ils viennent s’inscrire comme candidats. Le conseil que je peux donner à tout le monde,est que la réussite c’est dans les classes.
Entretien réalisé par Aliou BM Diallo, à Conakry