Dans son combat pour la libération d’environ 150 chefs d’entreprises incarcérés depuis 2014 à la Maison d’arrêts et de correction d’Abidjan (Maca), Agatha Christie Diomandé, Secrétaire générale (Sg) de l’Association ivoirienne des dirigeants et propriétaires de Pme/Pmi (Aidp-Pme/Pmi) est revenue à la charge le jeudi 19 mai 2016, à travers une correspondance dont Afrikipresse a reçu copie, et dans laquelle elle fustige la justice ivoirienne, tout en interpellant le chef de l’Etat ivoirien.
Alors que le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara affirme sans cesse, selon la secrétaire générale que “la justice doit plus que jamais, rassurer”, le courrier dénonce les manquements de cette justice.
Selon le chef de l’Etat ivoirien, toujours cité par Agatha Diomandé, la force de la justice réside dans la qualité des décisions rendues par des femmes et des hommes ayant une haute idée de leurs responsabilités vis-à-vis de la nation, mais aussi du peuple de Côte d’Ivoire qui aspire à une justice qui préserve leurs droits et libertés.
Ce sont ces pensées d’Alassane Ouattara qui confortent, assute-t-elle, les dirigeants d’entreprises dans l’idée qu’il ne faut pas désespérer de la Côte d’Ivoire.
” C’est pourquoi, notre regard est désormais tourné du côté du gouvernement. Car, depuis juillet 2015, l’Aidp-Pme/Pmi ne cesse de dénoncer l’incarcération injustifiée des dirigeants d’entreprise à la Maca avec leur tête, M. Dagbo Thomas, présidente de ladite organisation pour des actes de commerce relevant du Tribunal de Commerce d’Abidjan” , a-t-elle mentionné.
Avant de poursuivre : «Ils sont ainsi nombreux, les propriétaires d’entreprise pensionnaires de la Maca, par la seule volonté du parquet qui n’hésite pas à leur faire un chantage honteux. L’existence d’un Tribunal de Commerce ne change vraiment rien à la situation. L’environnement des affaires reste malsain par la faute d’un appareil judiciaire hyperpuissant qui peut dépouiller Pierre pour habiller Paul à sa convenance. Les exemples sont nombreux attestant le parti pris flagrant de la justice dans de le silence … Mais le silence jusqu’à ce jour du garde des sceaux est inquiétant et n’est pas de nature à rassurer les éventuels investisseurs qui frapperaient aux portes de notre pays. C’est pour toutes ses raisons que le Forum Investir en Côte d’Ivoire (ICI) qui s’est tenu en 2014 qui a été un événement majeur ayant réuni plus de 2000 investisseurs potentiels n’a pas connu de résultats escomptés en termes d’investissements directs. Et pourtant, les intentions d’investissements enregistrées, selon le directeur du Centre de promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire(Cepici), se repartiraient entre 280 milliards de FCFA dans le secteur privé et 163 milliards pour les partenariats-public-privé(PPP), soit 443 milliards au total. À l’heure du bilan, toutes ses promesses sont restées au stade des intentions évaluées. Le déficit de confiance entre les opérateurs économiques et la justice est un secret de polichinelle sur les bords de la lagune Ebrié. À en juger par la manière négative dont le parquet qualifie les actes de commerce relevant du droit pénal. Pire, c’est seulement après la mise sous mandat de dépôt que les enquêtes sont diligentées ».
Lorsque Afrikipresse avait évoqué ce dossier en juillet dernier avec Adou Richard, le procureur de la République, celui-ci avait dit : «Je ne répondrai pas à cela. Si elle veut, qu’elle fasse une centaine de conférence de presse, je ne répondrai pas ».
Claude Dassé