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    Biodiversité : ce qui peut fragiliser la Guinée, selon Seynabou BA

    Biodiversité : ce qui peut fragiliser la Guinée, selon Seynabou BA
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La Guinée abrite du 7 au 9 juin 2016 une table-ronde sur les mines et la biodiversité. Cette rencontre de haut niveau enregistre une centaine de participants issus de l’administration publique, du secteur privé, de la société civile et des partenaires techniques et financiers. AFRIKIPRESSE a interrogé Mme Seynabou Ba, chef de Département Environnement et Social de la société financière internationale -IFC- en Afrique -membre de la banque mondiale-, principal organisateur de l’événement. Elle parle des enjeux de la biodiversité , des potentialités de la Guinée et de ses attentes au sujet des travaux.
    AFRIKIPRESSE : Pourquoi organisez-vous une table ronde sur la biodiversité en Guinée?

    Seynabou BA : Le but de cette table-ronde est de réunir les différentes parties prenantes. Il est important de rappeler que l’agenda 2030 des Nations unies compte 17 objectifs qui visent notamment à construire le futur de 8.5 milliards d’habitants que comptera notre planète dans 15 ans, mettre fin à la pauvreté d’ici 2030, lutter contre les changements climatiques et protéger l’environnement, transformer les vies tout en préservant la planète. Et l’objectif 17 est de renforcer le partenariat. Nous avons pensé à réunir les différentes parties au niveau du gouvernement, de la société civile, du secteur privé, ainsi que les partenaires techniques et financiers , pour discuter de la question de la biodiversité. Cela est particulièrement important en Guinée tout simplement, parce que la Guinée est un pays béni, disposant d’une ressource naturelle en biodiversité incroyable. Il est pertinent que nous commencions par la Guinée pour faire cette table-ronde, faire un suivi.

    Lancer cette initiative pour la Guinée est vraiment important , pour assurer l’économie, le développement et la protection de la population et de l’avenir de tous les guinéens.

    Quels sont les principaux points à débattre pendant ces 72 heures?

    Les points essentiels, c’est la protection de la biodiversité, mais surtout qu’on passe ce tri, en tant que bailleurs de fonds, au delà de regarder l’emprunt des projets individuels sur la biodiversité pour avoir une vision beaucoup plus globale, plus élargie de la biodiversité, parce qu’on ne peut pas parler de la biodiversité d’une manière restreinte, c’est un continuum. Donc, il y a plusieurs écosystèmes qu’il faut considérer en protégeant la biodiversité. Si on veut protéger la biodiversité de manière durable, nous devons avoir une vision beaucoup plus élargie pour mieux la couvrir.

    Vous disiez que près de la moitié des mammifères ont disparu à travers la planète. Quelles sont les principales raisons?

    Le déclin des mammifères, des reptiles, des oiseaux, des amphibiens, des porcins. etc… a plusieurs causes : l’industrialisation d’une part, la chasse, et les actions de l’Homme de part ses contre-pions qui ont causé la dégradation de la biodiversité, de l’autre part. Par conséquent, ces animaux marins et terrestres n’ont plus l’écosystème qui leur faut pour survivre.

    Dans votre intervention, vous avez déclaré que “nous pouvons et devons concilier le développement humain, la protection des écosystèmes et la croissance économique”. Comment est-ce possible au regard de l’intérêt des uns et des autres?

    C’est évident, j’ai mentionné que le développement humain, la protection des écosystèmes ainsi que la croissance économique n’étaient pas antinomiques. Donc, il fallait le concilier pour assurer la pérennité de notre survie. Tout simplement, comment y arriver? Il n’y a pas une recette à la carte. Ça va être différent pour chaque pays. Chaque État va aborder cette problématique d’une manière différente. Un début de cette table-ronde c’est de discuter comment faire cela pour la Guinée. On a tous les acteurs qu’il faut pour discuter comment on va assurer pour la Guinée que c’est possible, que ces trois objectifs sont possibles. Parce que tout simplement, on a besoin de l’intervention du gouvernement, de la population, de la société civile, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers; il faut que ça se finance aussi. Et ensemble on se concerte pour qu’on puisse trouver des solutions sur le terrain. Mais ça ne sera pas facile, et ce n’est pas immédiat. Ce sera à long terme.

    Qu’attendez-vous concrètement des autorités guinéennes à l’issue de cette rencontre?

    Ce que j’aimerais voir, c’est que le Gouvernement de la Guinée s’approprie cet événement. Que les guinéens s’inspirent de cette activité parce que c’est pour le bien et le futur de la Guinée et des ses citoyens. Nous avons réuni tous les acteurs à Conakry, il ne faut pas qu’après cet événement , rien ne se passe. L’objectif pour moi, c’est que la Guinée se l’approprie, et avance. Je suis sûre que la Guinée peut être un leader dans ce domaine, donner l’exemple, et devenir une référence. Il n’y a pas de raisons. Le pays est mieux placé avec les ressources naturelles qu’il a, il est le plus fragilisé. Il faut que ça soit quelque chose que la Guinée s’approprie.

    Réalisée Aliou BM Diallo

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