Les pluies diluviennes à Abidjan, ces derniers temps, n’ont pratiquement plus de respect pour les statuts des quartiers. Les chics, les moins chics, les pauvres et les riches, tous sont balayés. Koumassi, Port-Bouet, Yopougon, Attecoubé, Abobo et même Cocody sont des quartiers traités de la même manière, par la pluie . Dans la commune de Cocody, une rue qui est en train de disparaître -la “Rue Ministre”- a attiré l’objectif d’Afrikipresse.
« Doit-on parler encore de zone à risque ? », s’interrogeait un “titrologue” (qui ne lit que les titres des journaux) ce matin. Une question pertinente devant la disparition à grands pas de la Rue Ministre, une rue bien célèbre dans le quartier chic de la Riviera Palmeraie dans la commune huppée de Cocody.
La “Rue Ministre” s’en va sous la coulée des eaux de pluie. Presqu’entièrement décoiffée du bitume qui la recouvrait, cette rue qui faisait, naguère, la fierté des riverains puisqu’elle représente un bon raccourci pour ceux qui sont en voiture juste après le grand carrefour appelé « barrage »qui sépare la banlieue de Bingerville, au sud-ouest d’Abidjan, est en train de devenir un vieux souvenir. Les eaux ont raison d’elle. Le caniveau qui la borde, grand et effrayant en saison sèche, s’avère mince, peu profond et même obsolète en temps de pluie. De sorte que l’eau, en débordant de ce lit à elle tracé par les ingénieurs ramasse tout sur son passage, la rue et son bitume avec. Le danger, c’est qu’après le passage de l’eau, il ne reste plus que des trous béats totalement impraticables pour les automobilistes.
Peut-être que les autorités avec en première ligne le ministre des infrastructures économiques, Amédé Kouakou Koffi, devraient repenser les canaux d’évacuation dans cette zone. Surtout qu’au moment de leur construction le quartier “Nouveau Angré”, situé un peu plus en amont, n’existait pas. L’eau pouvait y ruisseler moins abondamment parce que retenu par la brousse et les champs de palmier à huile qui étaient à cet endroit. Pour le moment, ce sont des voitures que les eaux essaient d’emporter. Qui sait demain ? Pour les hommes et les maisons…
Chris Monsékéla