Suite au décès de Papa Wemba sur scène le dimanche 24 avril 2016, à Abidjan, des artistes, journalistes, écrivains et opérateurs culturels ivoiriens réagissent.
Serges Kassy (artiste musicien) : «Je suis sur le choc »
Je suis sous le choc depuis l’annonce de la mort de ce monument de la musique africaine. Il est arrivé après les Rochereau, en marquant de son empreinte la musique congolaise la rumba, alliant la sape et la musique. Il fut l’un des grands artistes d’envergure au Congo et en Afrique. Il nous a quitté le micro à la main, loin de sa terre natale, dans un pays la Côte d’Ivoire qu’il adulait. Adieu cher aîné, nous ne t’oublierons jamais ! D’ailleurs tes œuvres démontreront que l’artiste ne meurt jamais. Adieu Wemba !
Assirifix Armand (artiste ivoirien) : « Que les secours soient désormais plus prompts à intervenir »
«Je suis choqué comme tout le monde. Mais dans un second temps, je voudrais faire une proposition. Je souhaiterais que dans un tel cas de figure, les secours soient plus prompts à intervenir avec le matériel adéquat à portée du podium, juste pour avoir une chance de mieux travailler en cas de besoin. C’est dommage pour cette fois mais que la mort de Wemba soit un signal pour tous les autres spectacles dans le future. Une étoile s’en est allée, je suis très triste et je présente mes plus sincères condoléances à sa famille biologique, au pays frère et aux organisateurs du Femua particulièrement à Asalfo mon frère qui se bat pour la musique africaine »
Soum Saint Félix (Journaliste) : «Tout artiste de sa trempe rêve de tirer sa révérence sur scène »
«Tout artiste de sa trempe rêve de tirer sa révérence sur scène. Ce que Dieu lui a accordé. L’Afrique tout entière vient de perdre le plus grand de la rumba après les générations précédentes de Rochereau, Franco Ok jazz. Pourquoi sur la scène du Femua un tel drame? L’avenir nous situera. Hommage à ce grand homme de culture »
Remi Coulibaly (Journaliste) : « La culture mondiale perd une ombre tutélaire du brassage culturel »
«Grandeur et humilité ! Une star mondiale qui nous faisait l’amitié en toute humilité de partager son intimité, sa table, son savoir, sa sagesse. La culture mondiale perd une ombre tutélaire du brassage culturel »
Balliet Bléziri Camille dit ‘’BBC’’ (journaliste) : « L’Afrique n’arrête pas de perdre de valeureux enfants »
«L’Afrique n’arrête pas de perdre de valeureux enfants. Papa Wemba est de ces artistes africains qui très tôt comme Manu Dibango, Hugh Masekela, le trompettiste sud-africain et bien d’autres ont fait connaître la musique africaine à l’international au plus haut niveau. Il y a beaucoup à dire concernant la prise en charge par l’Afrique de ses artistes.
Erneste De Saint sauveur (Ecrivain) : «C’est le baobab de la musique qui venait de s’écrouler, à jamais, sur la scène ivoirienne »
«Je ne réalise pas encore vraiment. Je suis encore sous le choc. C’est sur RFI que j’ai appris, stupéfait la nouvelle du décès de cet immense artiste. Je suis aussitôt allé sur Facebook, à la confirmation de l’information et là, je tombe sur une vidéo qui montre ses danseuses en pleine prestation, et dans leur dos, un homme qui s’étale de tout son long. C’est le baobab de la musique Papa Wemba, qui venait de s’écrouler, à jamais, sur la scène ivoirienne du FEMUA. Quelle nouvelle, mon Dieu! »
Alphonse Camara ; «Wemba voulait mourir sur scène, il est mort le micro à la main »
«C’est une très grande perte pour la musique africaine et congolaise en particulier. Wemba voulait mourir sur scène, il est mort le micro à la main, sur scène. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Ainsi soit-il »
Désirée Djomand (opératrice culturelle) : «Que le monde du spectacle nous propose un hommage artistique à la hauteur de ce chanteur mythique»
«Une grande perte pour l’Afrique et le monde entier. Une figure emblématique de la musique africaine s’en est allée et sur scène. Tout un symbole! Toutes mes condoléances à sa famille, ses proches et son équipe managériale. Que le monde du spectacle nous propose un hommage artistique à la hauteur de ce chanteur mythique
Karim Djinko (journaliste) : «Papa Wemba a réussi là où ses disciples comme Koffi Olomidé peinent encore »
«Papa Wemba, fut l’un des meilleurs ambassadeurs de la musique congolaise. Celui qui a su faire voyager la rumba, au-delà des frontières africaines, en l’inscrivant dans une dynamique plus World. Le coup de pouce de Peter Gabriel avec qui il a collaboré a été déterminant. La signature avec le label Real World, aussi. Mais Papa Wemba le doit surtout à sa capacité à se réinventer, à faire exister la rumba autrement que par sa facture classique. Son titre ‘’Maria Valencia’’ en est une illustration. Papa Wemba a réussi là où ses disciples comme Koffi Olomidé peinent encore malgré leur succès sur le continent et dans les communautés africaines : intéresser un public plus large. Il transcendait aussi les générations en intégrant de nouvelles sonorités, notamment hip hop avec beaucoup de bonheur. O’koningana, extrait de son album M’zee fula ngenge, sorti en 1999 reste un coup de cœur… »
Claude DASSE