Près d’une semaine après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 marquée par des tensions suite au mot d’ordre de boycott actif de l’opposition ivoirienne , le calme est revenu sur l’ensemble du territoire national. L’axe Bouaflé-Yamoussoukro en passant par Zatta qui avait été le théâtre de nombreux barrages installés le 30 octobre 2020 veille de l’élection présidentielle, par des jeunes des villages riverains, a retrouvé sa fluidité depuis lundi 2 novembre 2020, date de l’arrivée des forces de sécurité.
C’est avec hésitations que nous avions décidé de rentrer à Abidjan ce jeudi 5 novembre 2020 après la couverture médiatique du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 à l’ouest du pays.
Il est 6h du matin lorsque nous prenons la route ce 5 novembre 2020. Comme à l’aller le 30 octobre 2020, l’axe Man-Bouaflé en passant par Bangolo, Duekoué, Guessabo, Zoukougbeu et Daloa qui n’a pas subi les effets de la désobéissance civile et autres menaces sur les élections, a gardé sa fluidité.
Ce que nous redoutions est l’axe Zatta-Yamoussoukro. Long de seulement 10 km, il nous avait fallu près de 2heures de temps chrono pour le traverser le 30 octobre 2020 en partance pour le grand ouest. Plus de quarante barrages avaient été dressés le long de l’axe avec une absence remarquée des forces de sécurité.
Il est 11h ce jeudi lorsque nous arrivons à Zatta en provenance de Bouaflé pour Yamoussoukro. À l’entrée du village, point de barrage. Alors qu’ils avaient déserté le poste de contrôle à la sortie du village vers Yamoussoukro, les forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) de Yamoussoukro n’ont toujours pas regagné leur position au corridor de Zatta.
Sur place, 5 cargos du groupement mobile d’intervention (GMI) venus de Daloa assurent la relève.
« Nous venons de Daloa. Nous sommes là depuis la nuit de dimanche à lundi 2 novembre. Nous avons été appelés en renfort pour assurer la sécurisation de l’axe, vu que les autres forces de sécurité s’occupent de la sécurisation dans la ville de Yamoussoukro. Nous dormons ici à Zatta. Depuis notre arrivée tout se passe bien. La circulation est fluide et les barrages ont été déguerpis», explique le hef des opérations GMI (groupement mobile d’intervention) de Daloa.
Armes au poing, la centaine d’éléments impose un contrôle à tout véhicule arrivant à leur niveau.
Les impacts des actes de vandalisme des jeunes sur l’axe Zatta-Yamoussoukro encore visibles
Les traces des pneus et autres morceaux de bois brûlés qui servaient de barricades sont encore visibles sur la voie qui traverse le village. De Zatta à la ville de Yamoussoukro, même constat. Cette fois, en plus des pneus, ce sont plusieurs voitures qui ont été incendiées aux entrées des villages de Sahabo, Gestoci, Kikro, Bonzi et Aboua Kouassikro, le dernier village avant Yamoussoukro en venant de Bouaflé. Comme à Zatta, nous avons aperçu plusieurs éléments de CRS 3 venus d’Abidjan et la gendarmerie de Yamoussoukro postés à l’entrée de chaque village donnant un semblant d’accalmie sur l’axe.
L’axe Yamoussoukro-Abidjan par l’autoroute du nord est resté fluide même si certaines compagnies de transport hésitent encore à mettre en circulation leurs cars.
Philippe Kouhon