Afin de contribuer à trouver une solution durable à la crise burundaise, la 26ème Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’union africaine -UA-, avait décidé de l’envoi à Bujumbura d’une délégation de haut niveau auprès de toutes les parties prenantes de la crise aux fins de consultations. Cette délégation de haut niveau s’est rendue au Burundi du 25 au 26 février 2016.
La délégation a eu des consultations avec Pierre Nkurunziza, Président du Burundi, les représentants des partis politiques, une délégation des autorités religieuses, les représentants des organisations de la société civile et avec un ancien chef d’État représentant les anciens chefs d’Etat du Burundi, selon un communiqué du département de la sécurité de l’UA.
La visite a permis à la délégation “d’évaluer l’évolution de la situation au Burundi depuis le dernier Sommet de l’organisation continentale à Addis-Abeba, ainsi que les voies et moyens de l’accompagnement de l’UA pour sortir de la spirale de violence dans laquelle le Burundi est plongé depuis avril 2015”.
La délégation de haut niveau a déploré la persistance des violations des droits de l’Homme, la poursuite d’actes de violences sur les civils et les forces de sécurité publique ainsi que la détérioration de la situation humanitaire déjà préoccupante.
A cet égard, elle a demandé “au gouvernement et aux groupes armés” de mettre un terme à ces actes de violence. Elle a souligné la nécessité de “démanteler et désarmer toutes les milices opérant sur le territoire Burundais”.Par ailleurs, la délégation a demandé à tous les groupes armés et aux milices armées de déposer les armes et à toutes les parties prenantes de la crise burundaise de retourner à la table de négociation. Les délégués de l’UA demandent aux gouvernements des pays de la région de promouvoir l’esprit de bon voisinage conformément aux dispositions des instruments pertinents de l’UA. Ils ont encouragé les populations de la région à s’abstenir de paroles et d’actes susceptibles de susciter, d’entretenir ou d’aggraver des tensions. Le communiqué publié le 29 février 2016 rapporte que la délégation de haut niveau a invité “toutes les parties prenantes à la crise burundaise à prendre part à ce dialogue, sans pré conditions, et dans le strict respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation”.
A l’initiative de Idriss Deby Itno, Président en exercice de l’UA et en consultation avec les Chefs d’Etats et la Commission, la délégation de haut niveau était composé par Jacob Zuma, Président de l’Afrique du Sud, coordinateur, de Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la Mauritanie ; Macky Sall, Président du Sénégal ; Ali Bongo Ondimba, du Gabon; Hailemariam Dessalegn, Premier Ministre d’Éthiopie. Ils ont été rejoints par l’Ambassadeur Smaïl Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité, l’Honorable Cryspus Kiyonga, envoyé spécial du Président Yoweri Museveni, Facilitateur du dialogue inter-burundais, et le Professeur Ibrahima Fall, Représentant spécial de l’UA pour la région des Grands Lacs.
Aliou BM Diallo