Arrivé de France, le jeudi 19 mars 2020 à 18h45, j’ai été prié après un passage à l’institut national de la jeunesse et des sports (INJS), de rentrer chez moi et observer 14 jours de confinement.
Témoignage de ce que j’ai vu et vécu, le 2 avril 2020, deux semaines après.
Après deux semaines de confinement à domicile , je suis sorti jeudi 2 avril 2020 pour voir un médecin à l’Injs en vue de connaître mon statut, tout en continuant de prendre les précautions recommandées.
Arrivé à l’Injs autour de 7h, je suis reçu par deux médecins devant le portail, 30 minutes après. Ils me demandent si je présente des signes (toux, fatigue, rhume, fièvre ect). Je réponds non, car je ne sens rien, mais je veux juste m’assurer par un test que tout va bien.
« On ne peut donc pas vous faire de test, ni vous délivrer une attestation de passage ici chez nous. Nous testons ceux qui présentent des signes, et ceux que nous même suivons ici à l’Injs. Nous n’avons pas assez de test, donc nous gérons le peu de stock disponible. D’ailleurs nous en commandons à l’Inhp ( Institut national de l’hygiène publique), en fonction des besoins. Pour vous dire la vérité, il se trouvera que nous constatons que le sujet est malade, mais que nous lui disions que nous ne pouvons rien pour lui », justifie l’un des médecins. Je suis ensuite prié de quitter l’INJS sans connaître mon nouveau statut.
Au 101, un des numéros verts du gouvernement, la télé opératrice me dit : « Ils ont raison à l’Injs. Actuellement nous n’avons pas de test de dépistage pour les volontaires et ceux qui ne présentent aucun signe comme dans votre cas. Il faut juste continuer à observer les mesures de précautions et de prévention ».
Devais-je mentir en disant que je ressens des signes, pour savoir de mon statut exact ? Cela pose une autre question : dans la stratégie de lutte contre la propagation de la maladie à Coronavirus 2019, les autorités sanitaires ne pourraient-elles pas autoriser en plus du PCR , test répandu l’usage des autres modes de dépistages à la charge des demandeurs non malades (Analyse sang, Analyse moléculaire et Scanner pulmonaire ), tout en faisant injonction aux structures sanitaires disposant de capacité à cet effet, d’alerter immédiatement la cellule de coordination, en cas de détection de la maladie?
Pour avoir été en contact avec un malade de Covid 19, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, sans avoir développé de signes, avait donné l’exemple en se mettant lui-même mis en quarantaine ( cette quarantaine prend fin le lundi 6 avril 2020 ). Mieux, il a déclaré avoir fait au moins deux tests, qui ont démontré qu’il n’était pas porteur du Coronavirus 2019 . N’est-ce pas une option à encourager, tout en multipliant la sensibilisation en faveur des mesures barrières ?
Philippe Kouhon