« Actuellement, un Africain sur trois seulement a accès à l’électricité ; les pannes de courant sont en outre fréquentes : à court d’argent et pénalisées par des infrastructures obsolètes qui auraient besoin d’investissements, les compagnies d’électricité ont bien du mal à maintenir un service fiable et constant », constate la Banque mondiale.
Pourtant comme elle le signifie dans un rapport publié ce 27 Octobre 2016 à Washington, les compagnies d’électricité en Afrique subsaharienne peuvent devenir financièrement viables sans pour autant pratiquer des tarifs inaccessibles pour les pauvres. « Nous ne parviendrons pas à accélérer la marche vers un accès universel à l’électricité sans améliorer les performances des entreprises de services publics en Afrique subsaharienne. Notre priorité doit donc viser à rendre les raccordements électriques et la consommation moins coûteux tout en minimisant les pertes financières des opérateurs », indique Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Cette nouvelle étude, intitulée Making Power Affordable for Africa and Viable for Its Utilities, a consisté à passer au crible les rapports financiers des compagnies d’électricité de 39 pays d’Afrique, les données sur les dépenses des ménages tirées de 22 enquêtes et les tarifs de l’électricité dans 39 pays également. Elle propose donc plusieurs solutions.
Pour permettre aux fournisseurs de recouvrer leurs coûts tout en rendant l’électricité abordable, l’étude propose entre autres, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, l’installation de compteurs individuelles pour améliorer le ciblage des subventions, l’installation des compteurs prépayés pour donner la possibilité aux ménages à faibles revenus, de régler régulièrement de petites sommes permettant de caler ses dépenses sur les rentrées de fonds, tandis que les compagnies d’électricité sont assurées de toucher un paiement anticipé et enfin rendre les coûts initiaux de raccordement abordables pour les pauvres. L’une des options consiste à répartir ces frais sur tous les usagers, y compris les grandes et moyennes entreprises.
L’étude souligne également l’importance capitale d’autres solutions comme les mini-réseaux ou les dispositifs hors réseau (basés notamment sur l’énergie solaire) pour assurer l’électrification des zones rurales d’Afrique subsaharienne.
Korona Sékongo