Près de deux cent trente (230) secrétaires généraux de rédaction, chefs de services politiques des rédactions, patrons de presse en ligne et correspondants régionaux de presse participent aux travaux du séminaire organisé par le fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP) et le groupement des éditeurs de presse de Côte d’ivoire (GESPCI) sur le thème «la responsabilité du journaliste et du correspondant régional face au défi des élections apaisées en 2020 », du 10 au 13 octobre 2020 simultanément à Grand Bassam (sud) et Yamoussoukro ( centre).
« Nous ne voulons pas que la presse soit indexée au cours de ces élections à venir comme par le passé. Et pourtant nous ne faisons que reproduire les propos des politiciens. Mais en respectant nous-même notre charte tirée du code éthique et de déontologie, nous devrions contribuer à l’apaisement de l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. A chaque fois que nous faisons un article, nous devons penser à la charte. Cela nous exposera de moins en moins aux critiques des lecteurs, mais également aux poursuites du procureur de la république et aux sanctions de l’autorité nationale de la presse, ANP » ont dit en chœur, ce dimanche 11 octobre 2020 au cours du séminaire de renforcement des capacités professionnelles des journalistes reçus à Bassam à l’hôtel suprême, Eugène Tadet, Ousmane Sy Savané et Aboulaye Vila Sanogo, tous membres du GESPCI.
Les 10 commandements des éditeurs de presse de Côte d’ivoire (GESPCI)
Elaborée et signée par une trentaine d’organes de presse dont l’Intelligent d’Abidjan, en vue des élections apaisées en 2020, la charte du GESPCI se décline en 10 commandements tirés du code d’éthique et de déontologie de la presse ivoirienne (2012). A savoir : 1-Collaborer de façon responsable et équitable avec tous les acteurs du processus électoral (CEI-FACI-Candidats-Hommes politiques…) afin d’assurer l’équilibre de l’information et garantir la paix sociale ; 2-Interpeller toutes les autorités impliquées dans le processus électoral sur le respect du ton apaisé tout au long de cette période ; 3-Sensibiliser et interpeller tous les organes de presse quant au respect de cette charte visant à garantir des élections apaisées en Côte d’ivoire ; 4- Respecter le caractère sacré des faits et rapporter fidèlement les propos des hommes politiques pendant toute la période électorale, sans passion ni exagération ; 5- S’interdire de publier toute information, même exacte et vérifiée, de nature à perturber l’ordre social ou inciter à la révolte, au tribalisme, à la xénophobie…6-Refuser de monnayer les articles de presse au bénéfice d’acteurs politiques pendant toute la période électorale ; 7- Ne pas user de moyen déloyal ou immoral ( chantage, espionnage, racket) pour obtenir des informations sur les acteurs politiques ; 8- S’engager à respecter scrupuleusement son rôle de journaliste, à ne pas confondre avec celui du militant ou de sympathisant d’un parti politique ; 9- Être indépendant vis-à-vis des forces politiques et économiques. Ne prendre de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction et cela quand cette directive est seulement conforme au respect des règles de déontologie ; et enfin 10-Ne pas publier d’images susceptibles de porter atteinte à la dignité, à l’honneur, à l’intégrité physique et morale des acteurs politiques, pendant toute la période électorale.
Subdivisée en trois modules, la formation a débuté ce dimanche par le module 1 (Ethique et Déontologie) dispensée par le président de l’ANP, Samba Koné suivie par le module 2 (La Charte du Gespci) avec Eugène Tadet, Ousmane Sy Savané et Aboulaye Vila Sanogo, tous membres du GESPCI. La journée de demain lundi 12 octobre sera consacrée au module 3 (la maitrise des différents genres journalistiques fréquemment utilisés en période électorale) avec Agnés Kraidy.
Les résultats attendus de ce séminaire sont, l’appropriation par les journalistes de la charte du Gespci pour les élections apaisées en 2020, l’appropriation de l’esprit et de la lettre du code d’éthique et de déontologie, instrument de la bonne gouvernance éditoriale et du journalisme vertueux et la maitrise des techniques rédactionnelles et les genres journalistiques fréquemment utilisés aux périodes électorales.
Philippe Kouhon depuis Bassam