Les réfugiés ivoiriens au Ghana partis dans le cadre de la crise post électorale de 2010 en Côte d’Ivoire, évoquent des doléances et préoccupations avant leur retour définitif au pays. À partir du dimanche 14 novembre 2021, des représentants de réfugiés ivoiriens vivant au Ghana seront en visite de travail en Côte d’Ivoire. Cette visite qui va durer une semaine précède le retour définitif en Côte d’Ivoire d’environ 7400 personnes qui caressent le vœu de retourner au bercail, après dix années d’absence.
Avant ce retour annoncé qui rentre dans le cadre du processus de paix et de la réconciliation, leurs représentants sont en mission en mission en Côte d’Ivoire dans le cadre des règles du HCR. Ils en profitent pour évoquer des doléances et préoccupations avec les autorités ivoiriennes, tout en rencontrant d’autres acteurs socio politiques.
Matrice Bassé, un des porte-parole des réfugiés, membre de la délégation en mission en Côte d’Ivoire, ce retour annoncé ne se fera pas à n’importe quel prix.
La mission se situe dans le cadre du programme HCR (Haut-Commissariat pour les Réfugiés), baptisé «GO and SEE» (traduisez : VA VOIR). Un programme qui impose un voyage de prospection de terrain à tous les réfugiés du monde, avant leur retour définitif dans leur pays respectif. Cela permet de faire les derniers réglages liés à ce déplacement de masse, puis de mettre en place une garantie de sécurité pour les nouveaux arrivants. Pour mener donc à bien cette opération, ce sera une vingtaine de personnes composées des représentants des réfugiés, des officiels du HCR, de la Direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et Apatrides (DAARA) et de l’Onu.
« En effet, nous venons discuter avec le gouvernement de Côte d’Ivoire, du Premier ministre et les ministères techniques, des modalités de notre retour définitif au pays (…) L’État doit véritablement soutenir tous ceux qui devront bientôt rentrer car c’est son devoir. Après 10 ans d’exil, nous ne pouvons pas rentrer au pays, avec 300 mille (Fcfa), comme moyen d’insertion dans notre nouvelle vie. Comme l’Etat l’a toujours fait, antérieurement, lorsque des réfugiés rentraient au pays. Remettre un tel montant à quelqu’un qui a été contraint à l’exil et qui y a passé 10 ans, n’est pas juste. Nous allons demander que ce montant soit revu à la hausse. Il y a également le cas des fonctionnaires, des FDS et bien d’autres. Nous allons demander au Président de la République de prendre une ordonnance de loi générale non exclusive car la première comportait biens d’insuffisance», a déclaré le porte-parole, par ailleurs, président du camp d’Ampain, le plus grand de réfugiés ivoiriens, situé à 90 Km de Noé, avec à ce jour, plus de 3500 pensionnaires.
La délégation qui viendra ce dimanche sera aussi composée des leaders des deux autres camps de réfugiés urbains: le 2ème camp appelé Camy D’Egyekrom non loin la ville Cape Coast, au centre du Ghana, et le Camp de Fatenta dans la région Kumassi.
Une fois sur place, la délégation se rendra à l’intérieur du pays. Elle rendra aussi visite aux anciens présidents de la république, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ainsi qu’aux représentants de la société civile. Dans son calendrier, la délégation prévoit une conférence de presse pour le lundi, 15 novembre 2021.
Claude Dassé