AFRIKIPRESSE -Abidjan. Suite aux propos de Michel Delilhison, Secrétaire général du Syndicat pour la Défense des Droits des Douaniers de Côte d’Ivoire (SDDD-CI) recueillis par Afrikipresse.fr, la Direction générale des Douanes ivoiriennes par la voix de la directrice de Communication, Colonel Kouamé Anne-Marie a tenu à faire ”quelques précisions”.
Michel Delihisson, se plaint de plus en plus de la crise qui l’oppose à la direction générale des Douanes ?
Au niveau de la Douane ivoirienne, il y a un président à la tête d’un comité qui gère les crises. Le lundi 19 janvier 2015 ce comité a reçu Michel Delihisson. Dans notre administration , s’il y a une autorité qui a en charge cette question-là, c’est bien l’inspecteur général. Avec lui vous aurez toutes les réponses que vous souhaitez. Sinon comme je vous l’ai déjà dit, le comité s’est réuni pour recevoir M. Delihisson, et il est en mesure de savoir comment ce dossier là est géré.
Le syndicaliste avance que le Directeur général des Douanes qui n’a jamais reçu le SDDD-CI affiche un mépris vis-à-vis du syndicat qu’il dirige?
En ce moment où je vous parle, le DG même n’est pas là . Il est en mission. La Douane est une structure qui est très organisée. Tout ce qui est crise, difficulté etc…., est géré par un comité qui est mis en place. Les problèmes que pose Delihisson sont du ressort du comité des crises. Quel que soit le syndicat, s’il a des revendications à exprimer, c’est ce comité là qui les reçoit. Et au sein de ce comité figurent l’Inspection générale, la direction de la communication…etc ; il est composé de plusieurs services. En temps normal, ce n’est pas le DG, en premier lieu qui traite ce genre de cas.
Le SG du SDD-CI condamne également la nomination par le DG, du Président du conseil d’administration de la Mutuelle des Douanes , ainsi que la nomination également de tous les délégués ?
Nous sommes au début d’une expérience . C’est comme une femme qui n’a jamais fait d’enfants. La mutuelle, c’est quelque chose de nouveau. Il fallait d’abord lui donner vie. Dans le futur, on va essayer de faire les choses dans les meilleures conditions . Mais dans un premier temps, il fallait bien qu’on crée cette mutuelle pour le bien de tous les agents des Douanes. Aujourd’hui nous pouvons nous féliciter au moins d’avoir une mutuelle. Les autres administrations ayant pris de l’avance sur nous, il fallait d’abord installer la mutuelle et plus tard, procéder à tout ce qui est réglage. Moi-même, je suis membre du comité de contrôle de la mutuelle et la gestion n’est pas opaque. J’en suis fière car grâce à la mutuelle, nous avons un hôpital où nous pouvons nous faire soigner. Plus tard, on pourrait faire des réglages. Mais comme je l’ai dit, l’Inspecteur général qui a rang de DGA, est le président du comité de gestion des crises. C’est donc une autorité qui est quand-même très importante. Quand cette autorité vous convoque à une réunion de travail, pour moi, elle fait après le compte rendu au DG ; parce que si le DG seul veut régler tous les problèmes de la Douane, nous autres, sommes-là pourquoi alors ?
Quand Michel Delihisson dit : ”L’Etat met des moyens à notre disposition pour améliorer nos conditions de vie et de travail et ces moyens ne sont pas utilisés à bon escient”, que lui répondez-vous ?
Si les moyens étaient détournés comme il le pense peut-être, nous ne pourrions pas travailler à la Douane. Mais il faut dire que les besoins seront toujours plus importants que les ressources disponibles. Il faut rationnaliser la gestion des ressources. Chez nous ici, nous avons une direction des moyens généraux qui gère les ressources. Ce n’est pas le Directeur général qui gère les ressources de la douane. Je vous dis que la Douane est une administration qui est très bien organisée. Delihisson qui est un ami, le sait bien lui-même . Le DG a 16 administrations centrales qu’il coordonne. Lorsque vous avez par exemple un problème avec la direction de la Communication , que les voies de recours ( à travers le comité de crises) , sont épuisées et qu’on n’a pas trouvé de compromis, c’est alors que le DG peut vous recevoir.
Claude Dassé, à Abidjan
AFRIKIPRESSE -Abidjan. Une grève ”illimitée” est annoncée à partir du lundi 26 janvier 2015, au sein des douanes ivoiriennes par le Syndicat pour la défense des droits des douaniers de Côte d’Ivoire (SDDCI).
Nous avons joint par téléphone, Michel Delihisson, le secrétaire général dudit syndicat pour savoir les raisons de ce débrayage annoncé.
” Vous savez, une grève, ce n’est pas pour semer le trouble. C’est tout simplement pour interpeller les décideurs, nos autorités. Dans la situation qui nous concerne, il n’est pas approprié de parler de grève parce que l’Etat nous a donné ce qu’il nous devait et ce sont nos dirigeants à la tête de la Douane qui nous ont arraché notre dû par des moyens peu catholiques. Cela veut tout simplement dire que l’Etat met des moyens à notre disposition pour améliorer nos conditions de vie et de travail et ces moyens ne sont pas utilisés à bon escient. Je vous donne un autre exemple : la mutuelle des Douanes n’existe que de nom. Et pourtant, comme son nom l’indique, une mutuelle, ce sont des membres d’une même corporation qui décident ensemble de mettre une structure en place afin de s’entraider avec, entre autres, une couverture maladie. Donc de façon démocratique, on élit des délégués et ces derniers en leur sein, choisissent les membres du conseil d’administration qui, à leur tour, élisent leur PCA (Président du Conseil d’Administration), comme cela se fait partout. Même le PCA de la structure chargée de la Couverture Maladie Universelle (CMU) a été élu. Chez nous malheureusement, le PCA de notre mutuelle est nommé par le Directeur général des Douanes. (…) Les délégués également sont nommés par le DG. Et pourtant, conformément à la mutualité de l’UEMOA, il n’est pas conseillé que les dirigeants d’une mutuelle soient choisis par le DG. Alors, pas du tout. Au niveau de la Police et de l’Armée, il y a un Fonds d’entraide qui a été mis sur pied et vous avez vu que de façon démocratique, les membres de ces structures ont élu leurs différents dirigeants. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Notre préavis de grève vise à interpeller les autorités compétentes. Nous, à notre niveau, avons toujours déposé des préavis de grève et sommes même allés en grève et nous avons quelquefois eu cette oreille attentive de la part des autorités, mais pas de la part de nos supérieurs hiérarchiques. Cette action est donc pour exprimer notre colère parce que trop, c’est trop. Les négociations vont commencer peut-être demain (mardi 22 janvier 2015 : Ndlr) parce que nous avons été approchés mais si elles n’aboutissent pas, nous irons en grève le 26 janvier 2015, c’est un droit…….. Chaque fois que nous avons posé notre problème, nous avons été reçus au niveau de la Fonction publique et même par le Directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, par l’Inspecteur général de la Fonction publique. Ce sont des autorités qui nous écoutent. Malheureusement chez nous, et ça il faut bien le préciser, le DG des Douanes refuse de nous rencontrer. Il affiche un réel mépris vis-à-vis de nous. Il ne nous a jamais reçu depuis 2013 qu’on pose les problèmes des Douaniers. C’est incompréhensible ! Quand l’Etat fait un effort pour nous satisfaire, nous devons bénéficier de cet effort que nous méritons alors qu’à la direction des Douanes, rien n’est fait dans ce sens.”
Propos recueillis par Claude Dassé