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    Côte d’Ivoire-Reportage : les enfants poubelles de la décharge d’Akouedo , ces oubliés du système

    Côte d’Ivoire-Reportage : les enfants poubelles de la décharge d’Akouedo , ces oubliés du système
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Poubelles à ciel ouvert où les odeurs nauséabondes à couper le souffle accueillent. Difficile de se frayer un chemin parmi ces tas d’ordures. Des enfants à l’âge d’aller à l’école s’y trouvent. L’équipe d’AFRIKIPRESSE était en reportage sur les lieux le lundi 26 janvier 2015 dernier.

    La décharge publique qui accueille les ordures ménagères de la capitale ecomonique ivoirienne est située dans le village d’Akouedo, à Cocody-Riviera . Cette décharge à ciel ouvert alimente et défraie à intervalles la chronique abidjan aide , avec les annonces ou les menaces de sa fermeture. Sur les lieux , des enfants qui ont l’âge d’aller à l’école s’adonnent à des activités pas du tout scolaires : le tri des ordures en provenance du district d’Abidjan. Ces enfants s’ajoutent à cette population venant de divers horizons, qui vit du recyclage des poubelles de la décharge d’Akouedo.

    Tôt le matin, ces enfants dont l’âge varie entre 5 ans et 12 ans s’agglutinent sur les immondices, à l’arrivée des camions chargés d’ordures ménagères venus déverser leur contenu fétide. A côté des gamins, des hommes et des femmes adultes s’adonnent à la fouille des ordures, à l’aide d’un bâton métallique pour les uns et même les mains nues pour d’autres . Les sœurs Kéita ( Abiba, Alima, Sarah, et Aïcha ) ne se posent pas de questions. Accroupies elles cherchent des “trésors” pour les revendre au plus offrant. Elles montrent du doigt leur récolte de la journée: un tas de bidons et autres résidus comme des morceaux de fer et des sachets. « On n’a pas encore vendu sinon on peut se faire 2000 ou 3000 francs Cfa par jour ». Craignant le grand déballage la mère fonce sur nous et d’un regard foudroyant, Dame Kéita intime l’ordre à ses filles de la boucler. Non loin , des jeunes garçons farfouillent les ordures pour récupérer des boîtes de conserves. Eux, on les appelle les “virus ou microbes”. Ils n’ont peur de rien, ils peuvent sans rechigner mettre à plat une montagne d’ordures de 10 à 15 mètres de hauteur . Ils ont le corps couvert de gales et de teignes, et ne s’inquiètent pas de l’odeur qu’ils dégagent. A côté de là un resto plein air est tenu par Tantie Fatou. On y vend du riz à la sauce arachide et de l’Alloco. Les mains gluantes de boue et trempées de sueur ,” les virus et microbes ” viennent prendre leur repas de midi. Les membres d’un autre groupe, appelé “les guerriers” refusent la pause-déjeuner . “Koro” ou grand frère du groupe , Aboubacar plante le décor : « Nous sommes pour la plupart des immigrés et n’avons aucun soutien ici à Abidjan. La meilleure manière de survivre est de faire ce sale boulot au risque de notre vie. Lorsqu’au sortir de certaines fouilles on ne trouve rien, on peut dormir le ventre vide. Ici il se passe des choses incroyables, un éboulement d’ordures peut entrainer des personnes dans le grand ravin. Il y a même eu des pertes en vie humaine et des blessés graves dus à des accidents avec des camions ». Malgré ces difficultés les “guerriers” ne désespèrent pas et attendent toujours des lendemains meilleurs. Pour l’heure ils vivent comme ils peuvent. Quand ils vont vendre leur trouvaille constituée de sachets, bidons et fers à un Libanais, celui-ci fixe le prix selon son humeur du jour. Au delà des difficultés et des dilemmes une question reste sans réponse : combien parmi ces enfants pourront accéder à la scolarisation, et s’offrir une meilleure chance de devenir un maillon important de la société de demain ?

    Jean Paul Kipré Leroy

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