Selon nos informations , les salaires des fonctionnaires ivoiriens étaient positionnés depuis le vendredi 21 janvier 2017 , à peu près dans la même période que d’habitue . L’ordre de virement attendu le 25 janvier n’est finalement pas arrivé.
Depuis les précisions faites par le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 25 janvier 2027 , les données semblent avoir changé. Les salaires sont bloqués pour le moment , et pourraient n’être payés qu’après la fin de la grève.
” Ils ne travaillent pas depuis trois semaines , comment peuvent-ils être payés . Ils empêchent les autres de travailler . Ils ont appelé les travailleurs des régies pour les traiter de briseurs de grève , pour leur demander de suivre la grève , en les menaçant. Ils avaient voulu violenter les agents des régies mais ils se sont ravisés . Comment peuvent-ils espérer d’être payés , alors que même ceux qui payent sont finalement entrés en grève , pour éviter de subir représailles physiques et pression morale ? “, interroge un responsable étatique.
” Le paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’État reste donc bloqué -ou en attente- jusqu’à la reprise du travail , car le gouvernement respecte la grève , et ne veut pas forcer certains à travailler contre le mot d’ordre de grève. Demander de lancer le processus de paiement c’est perturber la grève. Les choses seront rétablies , quand tous les agents reprendront le service ” , ajoute le responsable étatique cité plus haut , parlant sous le couvert de l’anonymat.
Cette situation de menaces sur le paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’État n’agit pas que sur les concernés et leurs proches , face aux échéances et charges auxquelles ils doivent faire à la fin du mois : loyer , électricité et divers autres factures ou engagements bancaires. En voulant revendiquer pour un meilleur sort , les fonctionnaires créent un nouveau problème qu’ils disent pouvoir assumer , malgré tout.
Pendant ce temps les marchés , les commerces et d’autres secteurs d’activités qui bénéficient des dépenses des fonctionnaires , pourraient également connaître des difficultés.
Même si les militaires , gendarmes , les agents et travailleurs des institutions et autres services détachés et décentralisés de l’Etat pas concernés par la grève ont perçu leur virement , le gros lot des 186508 personnes concernées , reste dans l’expectative.
Si l’on s’en tient aux informations contenues dans un article précédent publié ( Création de la richesse nationale : quelle est la part des fonctionnaires ) , faisant état du poids des fonctionnaires dans la création de la richesse nationale , tout porte à croire , que les perdants et victimes de la grève des fonctionnaires sont bien partout , n’en déplaise à un activiste pro gouvernemental qui tente de minimiser le poids des fonctionnaires.
Il explique son projet : ” Au bout d’une semaine , on sent plus une grève des banques , des stations services , des vendeurs au marché et des transports , des agents de la Cie ou de la Sodeci ( s’ils nous privent d’eau et d’électricité) , qu’une grève des fonctionnaires qui dure trois semaines, mais qui finalement ne touche pas les secteurs vitaux de distribution , de production et de création de la richesse “.
Un argument que rejette avec vigueur le responsable étatique cité plus haut : ” Ce n’est pas juste cette façon de voir. Si c’était juste , le gouvernement ne discuterait pas avec les fonctionnaires pour la reprise du travail . Il les aurait laissé dans leur coin. C’est vrai que le gouvernement a dit qu’il est soucieux de régler les problèmes de tous les ivoiriens , au delà de celui des fonctionnaires ; mais il n’est pas question de banaliser le cœur de l’administration ivoirienne. Car au delà des grévistes , il faut voir aussi les non-grévistes et tous les hauts fonctionnaires et serviteurs de l’État qui ont bâti la Côte d’Ivoire. Même si les syndicalistes actuels ne sont pas dignes de cette longue tradition de fonctionnaires , qui ont donné ses lettres de noblesse à notre administration , celle-ci mérite tout notre respect “.
En attendant d’en savoir un peu plus et d’y voir plus clair , tout semble mélangé et menacé en cette fin de mois de janvier ; une période de reprise assez difficile pour tous les travailleurs après les grandes dépenses liées aux fêtes de fin d’année.
Alice Ouédraogo