” Un élève sur dix dans le primaire et plus d’un élève sur cinq dans le secondaire ne se sentent pas en sécurité à l’école, soit plus de 317.000 élèves du primaire et 264.000 du secondaire en Côte d’Ivoire “, selon une étude conduite par le Ministère de l’Éducation Nationale – intitulée “Étude sur le bien-être et la sécurité des élèves dans les écoles”.
Les enquêtes révèlent aussi que plus de deux élèves sur cinq , victimes de violences physiques dans la sphère scolaire le sont quotidiennement, soit environ 1 776 000 élèves victimes de harcèlements ou agressions physiques répétés. “Près d’un élève sur deux est frappé par un enseignant, les enfants du primaire étant deux fois plus victimes que leurs aînés. Quatre élèves sur dix sont victimes de harcèlements sexuels, et près de deux sur dix ont déjà été victimes de viols. Plus d’un élève sur dix est victime de harcèlements sexuels de la part d’un enseignant, et plus de un élève sur six a déjà été victime d’agression sexuelle ou viol de la part d’un enseignant”, relève l’étude.
Christina de Bruin, Représentante de l’UNICEF en Côte d’Ivoire déclare : “La violence en milieu scolaire n’est pas un problème strictement confiné aux écoles, il s’agit plutôt d’un problème social complexe et multiforme. Elle prend place dans les communautés et au niveau des familles elles-mêmes. Elle est parfois tolérée sous couvert de normes sociales.”
L’étude sur le bien-être et la sécurité des élèves indique que ” neuf parents sur dix ont admis avoir recouru à de la violence verbale (94%) et un parent sur deux à de la violence physique (59%) pour discipliner leur enfant.”
L’UNICEF a saisi l’occasion de la commémoration de la “Journée de l’Enfant Africain”, célébrée le 16 juin de chaque année – pour dévoiler l’étude. “La violence peut avoir de lourdes conséquences sur la santé ainsi que des répercussions psychologiques à long terme sur l’enfant. Le fait d’être victime ou simplement menacé de violence entraîne aussi une performance scolaire médiocre, une fréquentation irrégulière, l’abandon des études, l’absentéisme et une faible estime de soi”, poursuit De Bruin.
Soucieuse de la sécurité des tout-petits, Mme Christina estime que “si l’école est traversée par les normes et les dynamiques sociales qui l’entourent, et qui prennent du temps pour changer, la violence dans l’école, en particulier de la part des enseignants, n’est pas acceptable, et elle est intolérable s’agissant des violences sexuelles.”
C’est pour cela, explique-t-elle, que le Ministère ivoirien de l’Éducation Nationale s’est engagé à y mettre fin et à sanctionner sévèrement tout enseignant auteur et toute personne qui s’abstient de signaler de tels abus.
Aliou BM Diallo