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Côte d’Ivoire : la pénurie d’eau à Bouaké, « liée au changement climatique » (Amedé Koffi Kouakou)

Côte d’Ivoire : la pénurie d’eau à Bouaké, « liée au changement climatique » (Amedé Koffi Kouakou)
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Par
Charles Kouassi
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L’eau manque dans la ville de Bouaké depuis plusieurs jours. Les populations commencent à s’agacer. Le ministre des infrastructures économiques, Amedé Koffi Kouakou explique.

 

Monsieur le ministre, il n’y a plus d’eau à Bouaké. Les populations commencent à s’agacer, selon des témoins sur place.

C’est une situation bien difficile. Nous comprenons les réactions des populations. Nous ne pouvons que leur demander un peu de patience. Cette situation est carrément indépendante de la volonté humaine, encore moins du  gouvernement. C’est un phénomène naturel lié au changement climatique. Il n’y a pas une seule goutte d’eau dans la Loka.

La Loka, c’est le fleuve à partir duquel l’eau est tirée, et traitée pour la consommation des populations. Il n’a pas plu cette année. Ce fleuve a donc tari. Cela ne nous excuse pour autant pas. Le gouvernement est parfaitement informé de la situation,  et nous travaillons à régler la question durablement. Le président de la République, Alassane Ouattara suit la situation de très près. Il nous demande de faire le maximum pour soulager les populations. Nous envisageons de prendre de l’eau à Béoumi (60 kilomètres de Bouaké). Que les populations sachent que toutes les solutions sont analysées en ce moment.

Dans quel délai les populations peuvent-elle s’attendre à voir de l’eau dans leurs robinets ?

Ce n’est pas une question de délai. Puisque ce n’est pas un problème technique. Tenez-vous bien, les installations que le gouvernement a mises à Bouaké peuvent servir Bouaké pendant au moins 40 ans. En termes d’infrastructures, nous sommes au point, mais en termes de ressource en eau pour distribuer, c’est là qu’il y a problème. Il n’a pas plu beaucoup dans la région depuis quelques temps. En plus, le trafic du sable dans la zone du fleuve crée des problèmes au niveau du bassin d’eau. C’est ce qui explique cette situation aujourd’hui. Sinon, au niveau du gouvernement, en termes d’infrastructures, il n’y a aucun problème.

Quelle solution dans l’immédiat ?

Pour le moment, nous utilisons les citernes. J’ai demandé qu’on envoie toutes les citernes dont nous disposons pour servir de l’eau aux populations en attendant qu’on trouve techniquement quoi faire. J’ai demandé qu’on fasse aussi des forages. Si on trouve un peu d’eau dans les forages, ça peut aider. Prions aussi Dieu pour qu’il pleuve. S’il pleut et qu’il y a de l’eau dans la Loka, les populations de Bouaké auront automatiquement de l’eau. Pour le moment, nous donnons de l’eau à partir des citernes. C’est une situation qui ne dépend à 100% de nous ; c’est la nature. S’il y avait de l’eau dans la Loka, les populations de Bouaké auraient de l’eau. Mais il n’a pas plu, l’eau n’est pas venue dans le barrage. C’est un phénomène de Dieu et non la faute au gouvernement.

Prions alors…

Mais, il faut rassurer les populations. Elles doivent garder leur calme. Le gouvernement est à pied d’œuvre pour que Bouaké, ni aucune autre ville en Côte d’Ivoire, ne connaisse cette situation. Je me suis déjà plusieurs fois rendu dans la ville avec les techniciens. Et nous travaillons jour et nuit pour gérer la situation. D’ailleurs parmi les solutions à long terme, nous envisageons de trouver un autre point d’eau en plus de la Loka ; on a en ligne de mire le barrage de Kossou. Il n’y pas eu de pluie, la Loka a tari de sorte qu’il n’y a pas une seule goutte d’eau dans le barrage. Tout le monde peut aller vérifier cela. Mais, nous y travaillons. Le président de la République et le gouvernement y veillent. Des solutions durables seront trouvées.

Entretien réalisé par Chris Monsékéla

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Mots clés :BouakéChangement climatiqueCôte d'Ivoire


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