Selon des informations recueillies, les militaires insurgés seraient au nombre de 4400 sur le total 8400. Le reste des éléments est reparti dans d’autres corps paramilitaires. Sur 4400 plus de la moitié est favorable à la demande de renoncer aux revendications d’ordre financier. Toutefois, il existe un groupuscule politisé penchant vers des revendications politiques, à côté des craintes de représailles, parce qu’ils sont conscients d’être allés très loin.
Ce groupuscule radicalisé espère par le biais d’une déstabilisation des institutions , avoir un nouvel interlocuteur favorable au paiement de primes encore plus élevées, et de nouvelles autorités qui pourraient garantir une impunité totale. De son côté, le pouvoir en place à Abidjan, n’a pas encore décidé de lancer l’assaut final et fatal pour neutraliser les insurgés, malgré l’option de fermeté choisie. Après l’opération de renforcement de la sécurisation des sites sensibilité et des institutions opérée au niveau d’Abidjan, le choix de la durée et de la sérénité aurait été fait.
” L’objectif pour les autorités ivoiriennes est d’éviter un massacre dans le rang des mutins avec de nombreuses victimes, car malgré le tapage fait par les insurgé et le traumatisme causé aux populaires, ces militaires ne disposent pas de moyens nécessaires pour gagner un combat classique contre les autres forces républicaines. Les camps de Bouaké ont été sécurisés pour cantonner les militaires républicains, et protéger les armements. Les mutins qui en sortent pour aller en ville, ne sont plus autorisés à y revenir. Quand ils finiront les munitions dont ils disposent, ils voudront avoir du renfort; quand ils auront faim, ils iront chercher à manger. Quand ils vont également finir de piller tous les magasins, les biens de personnes , et qu’il n’y aura plus rien à manger ou à piller, ils finiront bien par se rendre ou se faire prendre. Vaut mieux qu’ils arrêtent maintenant , avant qu’il ne soit trop tard pour eux. Le pouvoir s’est préparé à la durée, pour voir comment les uns et les autres vont se dévoiler et s’organiser. Il joue la fermeté, mais il a aussi le souci de préserver les vies humaines. Il dispose de la force, de la légalité , et de la légitimité avec lui. Eux les mutins n’ont rien, mais Abidjan veut agir pour encore éviter le pire. Le pouvoir se comporte comme un grand champion de karaté face aux agitations et provocations d’un novice. “, informe une source.
Pendant ce temps, des soutiens habituels du pouvoir ivoirien sur les réseaux sociaux, commencent à montrer des signes de division. Contrairement à la position officielle, ils plaident pour le paiement des primes aux insurgés et laissent entendre qu’il n’y a pas d’autres choix en dehors de cela. Une position que réfutent sur les mêmes réseaux sociaux d’autres soutiens du Président Alassane Ouattara. Les insurgés ivoiriens peuvent-ils tirer profit de cette situation ? Est-ce vrai qu’il y’a autour du Président ivoirien, des collaborateurs favorables au paiement , qui ont déconseillé le refus du paiement du solde des primes spéciales ? Peut-on dire que le cet est dans le fruit. Les divisons étalées sur les réseaux sociaux et les questions soulevées indiquent des incertitudes au sujet de l’issue de la crise des primes.
Alice Ouédraogo