Devant la situation de grève générale des Fonctionnaires et agents de l’Etat, en Côte d’Ivoire déclenchée le 9 janvier dernier et qui perdure, un mouvement estudiantin, dans une conférence de presse animée le samedi 21 janvier 2017, sur le campus de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan a pris position .
«En ce début d’année 2017, notre pays la Côte d’Ivoire connaît de profonds troubles sociaux, avec les nombreux mouvements de revendications tant du côté des corps habillés que de la Fonction publique. Ce climat crée auprès de la plupart de nos concitoyens un sentiment d’insécurité mais aussi d’incompréhension et de fatigue. En tant qu’étudiants et élèves, nous sommes particulièrement préoccupés par l’arrêt des cours depuis maintenant plusieurssemaines, et encore plus inquiétés par la négligence avec laquelle l’État traite la question. De plus, en tant qu’enfants de fonctionnaires et futurs fonctionnaires nous-mêmes, nous nous posons de nombreuses questions quant à notre avenir, au vu de ce qui se passe en ce moment et de la nature des revendications qui sont au centre de ce conflit.Autant le dire nettement que nous trouvons légitimes et nous soutenons les revendications de nos maitres » a déclaré Yannick Suhity, le 2ème secrétaire général de la Ligue ivoirienne des groupements estudiantins et scolaire (Liges) qui animait la rencontre.
Puis, le conférencier de se poser la question suivante : « comment comprendre que nos parents et nos maîtres doivent travailler plus longtemps avant de pouvoir prendre leur retraite, que les bénéfices de ces retraites diminuent et qu’en même temps, les montants prélevés sur leurs salaires augmentent, dans notre pays qui connaît une croissance de près de 10 % et qui s’achemine vers l’émergence ? ». Il est de savoir que ces questions soulevées par les fonctionnaires ont fait l’objet d’un accord avec le gouvernement ivoirien.
« Au vu des nombreuses annonces quant à l’excellent état de notre économie et de notre développement, la population s’attend plutôt à une hausse de son niveau de vie. Comment expliquer que le gouvernement trouve normal d’appliquer une politique d’austérité, c’est-à-dire d’économies sur les dépenses sociales ? Notre pays connaîtrait-il en réalité une phase de récession ?
Une telle politique ouvre la voie à une démoralisation parmi les travailleurs
de la Fonction publique. Ce qui se ressentira inévitablement sur la qualité du
service et de l’accueil dans l’administration, les hôpitaux, l’université, et ne peut
qu’encourager certains à combler le manque à gagner par la corruption ! C’est
comme si le gouvernement voulait encourager des pratiques telles que la vente
des notes, la vente de fascicules, cotisations fantaisistes, etc. » , a-t-il poursuivi.
Puis de regretter que le gouvernement , selon lui , démontre qu’il est plus que capable de trouver de l’argent lorsqu’il en a besoin, qu’il s’agisse de régler ses factures auprès de soldats mutins, de « stimuler » les stars du football ou de prendre des engagements irresponsables vis-à-vis de sociétés « amies tel qu’on le voit depuis l’ouverture du pont HKB ou avec les contrats donnés à Snedai, Quipux et Webb Fontaine pour ne citer que ceux-là.
« Joignant notre voix aux gendarmes, aux soldats et aux fonctionnaires, nous réclamons donc nous aussi les milliards qui nous sont dus ! »
Claude Dassé