Réunis à Agboville – localité située à près d’une heure de la capitale économique ivoirienne , Abidjan – , dans le jardin des inspections primaires publiques 1 et 2, le jeudi 9 juin, des membres du syndicat autonome de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Saeppci) ont marqué leur désapprobation sur la réforme relative au départ à la retraite initiée par le ministère ivoirien de la Fonction publique.
Selon Zunon Achille, secrétaire général national du Saeppci, les fonctionnaires, principalement les enseignants qui iront à la retraite ne seront pas bien logés car ils subiront désormais par la volonté de l’Etat, un manque à gagner de l’ordre de près de 100 000 francs mensuellement sur leur pension.
« Aujourd’hui, ceux qui ont été admis à la retraite l’année passée (ndlr : 2015) toucheront jusqu’à 381 000 francs Cfa par mois alors que ceux iront à la retraite à partir de cette année 2016 ne toucheront que 284 000 frcs. Soit un manque à gagner de 97 000 frcs. », a lâché Zunon Achille, expliquant que beaucoup de dispositions ont sauté dans l’ancien système du traitement du retraité et que l’Etat prétexte que désormais le fonctionnaire ne cotise pas pour l’allocation mais pour la pension.
Les syndicalistes ont dit être choqués par les nouvelles dispositions et assurent ne pas comprendre que selon les nouvelles dispositions de la réforme , le conjoint survivant doit avoir 60 ans avant qu’il ne puisse toucher la pension du défunt.
« Nous sommes lésés et refusons cet autre traitement de l’Etat qui ressemble à un raccrochage comme celui que nous avons vécu en 1990 », ont craché certains intervenants , qui demandent que les syndicats des enseignants ne restent pas les bras croisés.
Zunon Achille, le premier responsable du Saeppci, a dit rejeter la proposition de l’Etat qui veut procéder à une élection professionnelle des différents syndicats pour les financer :« L’Etat veut financer les syndicats à travers notre regroupement en différentes centrales. Nous nous opposons à cette autre forme parce que l’exemple des 800 millions de l’Etat aux centrales syndicales pose déjà des problèmes. Cela ne peut prospérer. Nous allons nous y opposer ». Le leader syndical a appelé ses camarades à la vigilance et se tenir prêts pour la lutte.
Ahou Moayé
Correspondant permanent à Agboville