Depuis ce lundi matin l’entrée sud de Bouaké, deuxième ville de la Côte d’Ivoire, située à 400 kilomètres d’Abidjan est bloquée par des hommes en treillis portant des bandeaux rouges. Ils se disent ex-combattants démobilisés des crises militaro-civiles connues par le pays, il y a quelques années. Ils réclament des compensations pécuniaires.
Des bandeaux rouges sur la tête ou en treillis militaires, des individus se réclamant ex-combattants démobilisés bloquent en ce moment le corridor sud de la ville de Bouaké. Ils se disent lésés dans le partage du “gâteau”. « Nos amis avec qui nous avons combattu et qui sont restés dans l’armée reçoivent 12 millions alors que nous qui avons accepté de déposer les armes, on nous donne seulement 800 milles Francs. C’est foutaise ! », raconte l’un deux joint par téléphone.
Ce mouvement d’humeur, à entendre notre interlocuteur, devait avoir lieu le 20 avril dernier quand ils ont reçu la veille la visite du ministre des transports Amadou Koné qui a tenté de les rassurer quant à la détermination du gouvernement à faire face au problème. Il leur aurait remis à la fin de la séance de travail la somme de 3 millions de « sa propre poche » pour, a-t-il dit, « passer une bonne fête de pâques ».
Les démobilisés sont des individus civils qui avaient pris part aux crises armées en tant que combattants et qui, par la suite, ont accepté de déposer les armes en échange de somme d’argent. Combien devaient-ils recevoir ? Combien ont-ils reçu ? Il y a encore un mystère autour de la question.
Il faut rappeler qu’en janvier dernier, des militaires de l’ex-rébellion avaient manifesté et pris la quasi-totalité des bases militaires dans le nord du pays. Le calme était revenu plusieurs jours après une discussion avec des émissaires du gouvernement. Mais aucune communication officielle n’avait été donnée sur les termes de l’accord trouvé. Même s’il s’est raconté que le gouvernement avait promis verser la somme de 12 millions à chacun des insurgés.
Chris Monsékéla