Dango Etienne (40 ans) burkinabè, fils de planteur, et lui-même planteur est aujourd’hui un homme riche et respecté dans la modeste localité d’Ahouanou (située à une centaine de km d’Abidjan, au sud de la Côte d’Ivoire). «Pendant la traite, j’achète en moyenne par semaine, 60 tonnes de cacao ce qui fait environ 45 millions d’achat hebdomadaire », révèle, t-il.
Et pourtant, en quête de bien être social après quitté son Burkina natal pour fouler le sol ivoirien en 1993, la vie de Dango Etienne qui a plus tard, perdu son géniteur n’a pas été aussi rose que ça. «Pour ceux qui désespèrent de la vie, je peux leur dire que c’est difficile d’arriver au bout de la réussite. Il faut batailler très fort. Je ne savais pas qu’un jour, je pouvais m’acheter un vélo. Il faut croire en ses chances et se battre pour y arriver. Mais au delà de cela il faut être franc et honnête. De 1988 à 1990, quand j’étais encore élève, je me rappelle toujours d’un aspect de la vie qui m’a vraiment marqué. En tant qu’enfant de pauvre, je n’avais pas d’amis, et par moment, je me retrouvais dans la galère tout seul à la maison. Il m’arrivait des fois de faire quatre 4 jours sans manger, je ne buvais que de l’eau, et j’ai commencé à avoir de violents maux à l’estomac», se souvient-il, avant d’ajouter avec un brin d’humilité : « Oui, je peux dire que je suis millionnaire aujourd’hui ».
En Côte d’Ivoire, une telle histoire est légion au sein de la communauté burkinabè qui a su donner un coup de fouet à l’économie locale grâce au cacao, ce qui place le pays au rang de 2ème puissance économique de la sous région après le Nigeria. Pour le patriarche Kodombo Issiaka, 74 ans, chef de la communauté Burkinabè d’Ahouanou, à l’époque, la production était de 40 tonnes mais avec le développement du village et surtout « le travail de mes compatriotes, nous pouvons évaluer la production de cette année à 4.000 tonnes», patriarche.
Arrivé en Côte d’Ivoire en 1971, il appelle ses compatriotes à faire davantage pour le développement économique de leur pays d’accueil. Un effort reconnu par Diomandé Adama, sous préfet d’Ahouanou. «Les Burkinabè sont une population qui aime beaucoup le travail de la terre. Ils sont à la recherche de terre pour cultiver le cacao. Depuis les années 1971 cette population s’est installée dans cette zone parce qu’il y avait énormément de terres cultivables », indique le représentant de l’Etat.
Guillaume Kouassi, l’un des contrôleurs qualité-prix de la zone renchérit : «les producteurs burkinabés représentent plus de 70% de la production locale ». Un pourcentage qui selon lui est sensiblement identique à celui révélé au plan national.
Claude Dassé