En prélude à la présentation officielle de son ouvrage ‘‘Du bon usage des Mass-Médias en politique’’, prévue le 23 février 2017 à Abidjan, l’auteur Akin Soussoy d’Ebène a échangé avec afrkipresse. Il donne un aperçu du contenu du livre sorti aux Editions Harmattan -CI, et partage son opinion sur l’usage par le politique des mass-médias en Côte d’Ivoire.
Comment pouvons-nous, conformément au thème de votre ouvrage, utiliser les supports de diffusion massive de l’information de manière très efficace en politique ?
Il s’agit ici d’un recueil de conseils adressé aux personnalités politiques et à leurs structures de communication. Lors d’une interview avec la presse par exemple, le leader politique devra se débarrasser du langage relâché et communément appelé le jargon. Il devra s’exprimer dans un registre de langage courant, voire soutenu dans certaines circonstances afin de se faire comprendre de tous les publics. Le leader politique doit lui-même choisir un lieu qui doit parfaitement lui convenir et le moment où il se sent très à son aise. Au cours de son interview, il doit éviter de poser des questions à son intervieweur. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas répondre aux questions des journalistes par des questions, car la règle du jeu consiste pour le politicien à répondre aux questions et non à en poser. L’homme politique en situation d’interview, devra absolument s’abstenir d’interrompre les échanges entre lui et son intervieweur, en particulier par des appels téléphoniques intempestifs. Lors de l’interview, il est conseillé d’éteindre sinon de mettre les téléphones portables sur le vibreur afin de ne pas être dérangé. C’est une marque de considération et d’amabilité. L’homme politique en situation d’interview, doit utiliser les techniques de l’art oratoire, pour mieux se faire écouter. Cette technique du langage permet de captiver l’attention de l’interlocuteur. S’il s’agit d’une interview radio ou télévision, il faudra capter aussi l’attention des auditeurs et autres téléspectateurs. Des conseils sont aussi donnés en ce qui concerne la conférence de presse, la manière de confectionner un dossier de presse, sur comment rédiger un excellent communiqué de presse, et bien d’autres.
Alors, quel est donc selon vous, le bon usage des mass-médias en politique ?
Le bon usage des mass-médias en politique c’est lorsqu’on a comme résultat une excellente couverture médiatique, qui valorise l’image de l’homme politique et sa formation politique. En politique, cela est une nécessité que l’image du parti politique soit valorisée à travers les média de masse.
Pourquoi une telle problématique ?
Une telle problématique parce que les media à caractère politiques et les personnalités politiques ont pendant très longtemps été indexés comme étant partie prenante dans les différentes crises que la Côte d’Ivoire a vécues . Il est donc temps pour nous de dire aux responsable politiques que les messages qu’ils doivent passer à travers les media de masse doivent avoir un caractère nécessaire pour les militants politiques et l’opinion publique. Un message qui n’est pas essentiel pour les populations ne doit pas être diffusé dans les organes d’informations.
Face à ce sujet, pensez-vous que dans ce contexte multipartite la RTI fait bon usage de sa programmation en ce qui concerne les actions politiques ?
C’est plutôt les personnalités politiques qui doivent faire bon usage de la RTI. C’est la Radiodiffusion Télévision ivoirienne, par conséquent elle appartient à tous les Ivoiriens. Et les messages qui doivent y être diffusés, doivent être des messages importants pour les populations. À défaut de messages importants, il faudrait s’abstenir.
Que pensez-vous du manque ou de la rareté de débats politiques contradictoires au niveau de la grille du programme général de la Rti ?
Le manque ou la rareté de débats contradictoires est un boulet que traîne la RTI. Voyez-vous, lors du référendum, cette télévision n’a pas été capable de produire des débats contradictoires sur cette question afin de mieux expliquer, convaincre donc orienter les différentes populations sur le vote. Dans un tel cas,nous pouvons dire que la RTI a un peu failli à sa mission.
Vous avez occupé en 2007, un poste de responsable départemental de la Commission électorale indépendante (Cei). Cette institution on le sait, depuis la crise postélectorale de 2010 jusqu’aujourd’hui, fait l’objet de critiques des populations, d’un camp comme dans l’autre. En termes de communication, que doit-elle pour se donner une autre image aux yeux de l’opinion nationale ?
Vous savez, le ministère de l’Économie et des Finances produit des émissions Prêtes-à-diffuser (PAD) qui sont diffusées sur les antennes de la RTI afin de sensibiliser les populations au paiement de leurs impôts. La CEI pourrait en faire autant sur le vote et le système électoral. Il suffit juste que cela soit budgétisé et que des communicateurs de métier soient présents pour mettre tout cela en route.
Claude Dassé
