Les arrestations d’opposants à l’approche de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire n’enchantent pas l’Ong Amnesty International.
Dans un communiqué diffusé lundi 5 octobre 2015, l’organisation invite les autorités ivoiriennes à mettre fin à la vague d’arrestations d’opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements. Selon Amnesty International, une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l’opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. “Au moins trente sont toujours en détention. La plupart sont accusées d’atteinte à l’ordre public après avoir participé à des rassemblements pacifiques non-autorisés”, précise-t-on. Selon des informations recueillies par Amnesty International, certains ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et étaient détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux.
Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique en Côte d’Ivoire, a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest chez Amnesty International.
C’est pourquoi, a-t-il exhorté, «à l’approche des élections, les autorités doivent mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation continuelles que subissent les militants de l’opposition politique». Amnesty International rapporte que des opposants ont été soumis à des mauvais traitements. Selon toujours ses informations, un des opposants, Samba David, a été arrêté le 13 septembre 2015 à son domicile dans le quartier de Yopougon (Abidjan) par huit hommes armés, en uniforme noir.
“Sa maison a été saccagée et il a été frappé à coups de crosse, y compris au niveau des organes génitaux. Il a été détenu au secret pendant deux jours sans accès à un médecin, malgré ses blessures”, déplore l’ONG.
Après avoir été jugé sans son avocat le 2 octobre dernier, Samba David a été condamné à six mois de prison ferme.
Par ailleurs, selon des informations recueillies par Amnesty International, Kouamé Akpalé Richmond et Douadé Gildas ont été arrêtés le 9 septembre à leur domicile de Yopougon (Abidjan), et détenus sans inculpation jusqu’au 17 septembre, alors que la loi ivoirienne prévoit que la garde-à-vue ne peut excéder 48 heures renouvelables une fois à la demande d’un magistrat ou d’un procureur. Ils ont été inculpés d’atteinte à l’ordre public et transférés à la DST où ils ont été détenus sans avoir accès à leurs avocats jusqu’à leur procès le 30 septembre devant un tribunal qui a finalement décidé d’abandonner les poursuites contre eux et ordonné leur libération.
Aliou BM Diallo