Selon Sékou Sangaré, Commissaire de la CEDEAO en charge de l’agriculture, l’Afrique de l’Ouest perd 4 millions d’hectares de forêt chaque année, soit 40% de la superficie forestière que perd l’ensemble du continent.
Le jeudi 12 mai 2022, Sékou Sangaré, Commissaire de la CEDEAO en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), était face à la presse au Sofitel Hôtel Ivoire à Abidjan Cocody, en marge des travaux de la 15e Conférence des parties (COP 15) sur la désertification. Il a dessiné un tableau sombre de l’état de la forêt en Afrique de l’Ouest.
« Rien qu’en Afrique de l’Ouest, nous perdons 1,6 millions d’ha de forêt par an. Sur les 4 millions d’hectares perdus en Afrique, l’Afrique de l’ouest constitue à elle toute seule, plus de 40%. Cela signifie que c’est chez-nous que nous sommes le plus impactés. Avec les rivières dans nos villages qui ont disparu. Celles qui sont là, la majorité est ensablée. Toutes ces rivières dans lesquelles nous nous baignions dans notre tendre enfance. Toutes ces rivières ont disparu. Il y a un énorme travail à faire reboiser. Si nous arrivons à reboiser 1,5 millions d’hectares de forêt par an, cela signifie que nous serons en équilibre. Si nous voulons améliorer les choses, il faut viser cet objectif », a-t-il appelé.
[“Nous avons des problèmes budgétaires dans nos pays, (…) des priorités qui sont nombreuses “]
Sékou Sangaré a déploré le manque de moyens financiers des États africains pour faire face à la désertification. Il a reconnu que le reboisement a un coût. Selon lui, reboiser de la forêt, l’entretenir jusqu’à maturité, nécessite un investissement de 5000 mille dollars à l’hectare (environ 2,75 millions FCFA). « Si vous devez reboiser 1,5 millions hectares, je vous incite à faire le calcul. En attendant, nous avons des problèmes budgétaires dans nos pays. Il ne faut pas se le cacher Nous avons des priorités qui sont nombreuses. Les problèmes de routes, d’eau et d’électricité. Les problèmes d’école, de centres de santé dotés en personnels et en équipements. Une sécurité assurée avec la police et la gendarmerie et l’armée qui font leur travail. Tout ceci demande d’énormes moyens », a-t-il reconnu.
Selon le Commissaire de la CEDEAO en charge de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau, les pays africains devraient favoriser, dans leurs opérations de reboisement, des espèces d’arbres qui sont des cultures de rente à croissance rapide.
Les revenus de ces espèces d’arbres permettront d’avoir les ressources nécessaires à l’entretien des forêts reboisées.
Dans ce cadre, il a préconisé, à côté de la politique des gardes forestiers, que les États fassent la promotion de cette autre politique auprès des populations riveraines, pour implémenter ce type de reboisement qui pourra être pour elles, une source de revenu.
J-H Koffo