AFRIKIPRESSE -Abidjan. En matière d’enseignement des mécanismes, modèles, voies et moyens d’atteindre l’objectif d’émergence par la judicieuse combinaison des avantages comparatifs endogènes et des recettes exogènes, les pays tels que le Cambodge, la Corée du Sud, le Laos, la Malaisie, Singapour et le Vietnam constituent les exemples qui font tache d’huile.
Observant, capitalisant et interprétant l’expérience de ces pays, l’Afrique peut mettre l’accent sur dix (10) leviers comme les fondamentaux en vue de l’émergence et de la transformation des économies nationales, à savoir:
1. le leadership;
2. la vision à long terme axée sur un plan stratégique national;
3. la communication, la vulgarisation, la sensibilisation et la mobilisation pour l’appropriation de la vision par les populations;
4. la bonne gouvernance;
5. le renforcement des capacités du service public;
6. le partenariat étroit, constructif, proactif Etat-secteur privé;
7. le partenariat public privé;
8. la construction d’un consensus national autour de la problématique de l’émergence;
9. l’adoption des nouvelles valeurs de l’émergence au niveau national;
10. la réduction du gap du numérique et de la technologie.
En Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est la proue du navire de l’émergence et la locomotive de la croissance économique dans l’espace UEMOA. Une vision a été définie par le Président Alassane Ouattara. Un premier plan de développement (PND 2012-2015) a été élaboré et est en cours de mise en œuvre. Un autre est en cours d’élaboration (PND 2016-2020). Le concept d’émergence est entré dans les mœurs, les réflexes, attitudes et communications quotidiennes.
Lequel de ces dix (10) leviers est le plus important servant de sève nourricière aux neuf (9) autres sur non seulement le cheminement réflexif mais aussi concernant la prise en charge de l’action de mise en oeuvre de l’émergence en Afrique ?
De loin et en pôle position se trouve le leadership dont la qualité, la profondeur, l’étendue, la densité, la performance et l’efficience ont non seulement des impacts positifs mais aussi des effets induits sur la nature des normes et valeurs en vigueur, le fonctionnement des organisations publiques et structures privées, du cadre juridique, législatif et réglementaire, des procédures et politiques publiques, des projets et programmes de développement, de la coopération internationale et de l’écodiplomatie, de l’intégration régionale et sous régionale, de la présence sur la scène internationale et du poids sur la prise des décisions des communautés économiques régionales.
Les sept (7) composantes du leadership sont :
1. la vision
2. la conscience
3. la communication
4. l’intégrité
5. l’influence
6. l’éminence grise
7. le travail d’équipe
Après analyse de ces dix (10) composantes, pour beaucoup d’observateurs avisés et sachants, le leadership constitue le préalable incontournable de l’émergence de l’Afrique. Ils notent avec objectivité et hauteur de vue que dans ce domaine, le continent pèche trop et fort. Il y’a les petites vérités, il y’a aussi la vérité au sens large. Force est d’admette que sans le leadership, la Côte d’ivoire ne pouvait pas stabiliser son économie en six mois en 2011, relancer la machine en un an en 2012, mettre le cap sur l’expansion économique en quatre ans, en 2015 après la crise post électorale violente, tragique et mortelle qui a fait environ 3.000 morts. Il faut tourner la page pour qu’un autre chapitre commence. Les choses sont simples en apparence. L’apparence est trompeuse. Rares sont les hommes qui ont l’intelligence, le leadership et la vision de voir ce qui se cache derrière le masque. Le leadership permet à l’Afrique de faire tomber le masque du sous développement et de la dépendance, combler le gap du mal développement, du numérique et de la technologie industrielle.
Les refrains des afro pessimistes et des négationnistes des causes extérieures du retard économique de l’Afrique vont bon train. Ils soutiennent que l’émergence du continent est une chimère, une vue de l’esprit car pour eux l’Afrique n’a pas de vision, de conscience, de stratégie de communication. L’intégrité est un luxe pour le continent, l’influence des africains n’est ni visible ni lisible sur la gouvernance mondiale, l’éminence grise et le travail d’équipe se neutralisent dans des contradictions antagonistes de classe sociale, d’origine ethnique, de rivalité politique, s’entre déchirent dans l’inertie et l’immobilisme face à la montre qui tourne, au temps qui presse et joue contre le continent confronté aux dix (10) défis du siècle, notamment
1. la pauvreté galopante et rampante,
2. la surpopulation juvénile désargentée sans emplois et sans repère,
3. le chômage de longue durée des jeunes et des femmes,
3 le terrorisme,
5. le changement climatique, l’érosion côtière et la désertification,
6. le trafic de drogue, d’armes lourdes et légères, d’êtres humains et d’organes,
7. les convulsions politiques en période électorale,
8. le manque de moyens de ses politiques, stratégies, actions et mesures de développement humain,
9. le manque de consensus national autour des problématiques de cohésion, de réconciliation, de solidarité et d’émergence,
10. la globalisation.
Laurent Maurice Kouakou