Dans notre chronique de la semaine du 26 septembre 2022, notre expert en transports maritimes M. Sékou CAMARA nous expose le dynamisme dans le transport maritime et Portuaire avec l’avènement de la conteneurisation. Ainsi fait-il savoir : cette dernière révolution en matière de transport maritime est sans conteste la conteneurisation. Dans le transport maritime, les ports constituent l’espace de rupture de charges mais aussi le lieu de manipulation de cargaison (conventionnel, vrac, conteneurisé, etc…).
Aussi pour lui le boom qu’a connu le transport conteneurisé à partir des années 1990, sur les vingt (20) années suivantes a engendré de profondes mutations au niveau des ports et ce au gré des tendances de la mondialisation et de la globalisation de l’économie.
Les statistiques de ce trafic depuis son avènement en 1966 indiquent un secteur en permanente progression notamment le trafic Est/Ouest. Cela s’explique bien évidemment par le phénomène économique de mondialisation qui fait que les grandes firmes dans le cadre de la globalisation de cette économie délocalisent à la recherche de mains d’œuvre moins chère. Une ruée s’en suit vers l’Asie accentuant ainsi les trafics Asie/Europe et Asie/Amérique. Cette progression va engendrer évidemment le développement spectaculaire des ports asiatiques pour y faire face. Ainsi dans les années 2000, les ports asiatiques ont traités plus de 55% du trafic mondial conteneurisé en ce qui concerne les ports principaux, se positionnant ainsi aux premiers rangs.
Mais les ports Américains et Européens ne sont pas en reste de cette nécessité de mutations qui, dans le cadre de partenariat public/privé ont opéré de gros investissements pour le développement de plateformes portuaires en phase avec l’évolution de ce trafic.
Il faut noter également que des ports Africains et d’Amérique latine ont aussi engagé des investissements pour développer des terminaux afin de consolider et accroitre le volume de trafic.
Les terminaux à conteneurs
Le développement progressif de la conteneurisation a induit une mutation au niveau des ports avec dans un premier temps, l’avènement de terminaux dédiés ou terminaux à conteneurs avec tous les apparaux de manutention spécialisés (les portiques). Les études montrent une succession de six (6) générations de ports, liés aux capacités de transports et des tailles (longueur/tirant d’eau) des porte-conteneurs. L’accroissement progressif des tailles des navires porte-conteneurs entraine naturellement le développement des terminaux et toute la logistique liée.
Le lancement du premier service transatlantique en 1966 entre port Elisabeth et Rotterdam va exiger le développement de l’intermodalité pour faire face à la problématique de la gestion terrestre des conteneurs en amont et en aval du maritime (pré ou post acheminement routier ou ferroviaire ; manutention spécialisée ; etc…)
Les générations successives des navires des différentes décennies, suivant le développement de ce trafic induisent logiquement le développement des ports :
– Les années 1960 qui voient le développement de l’intermodalité ;
– Les années 1970 : création de consortium avec avènement de terminaux dédiés ;
– Les années 1980 : agrandissement des infrastructures pour accueillir les grands navires;
– Fin des années 1980 : Privatisation ou partenariat public/privé pour soutenir les gros investissements qu’exige l’évolution de ce trafic.
Notre pays la Côte d’Ivoire est inscrite dans cette dynamique depuis 2011, avec les investissements encore en cours au Port d’Abidjan et ceux annoncés au Port de San-Pedro.
Philippe Kouhon
