Afrikipresse
    PolitiquePolitique

    Constitution : Bamba Moriféré dit toujours NON à Ouattara après un entretien avec Bédié

    Constitution : Bamba Moriféré dit toujours NON à Ouattara après un entretien avec Bédié
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Côte d’Ivoire – Au terme d’une rencontre avec Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) à sa résidence à Daoukro, Pr Bamba Moriféré, le président du Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (Rpci), a déclaré le jeudi 21 juillet 2016 que leur échange a porté sur l’actualité sociopolitique.

    Le Pr Bamba Moriféré a indiqué être venu rencontrer Bédié qui, selon lui, joue aujourd’hui un rôle de sage en tant que doyen des chefs de partis. C’est, a-t-il ajouté, en tant que doyen de la gauche démocratique et président du Rpci qu’il est venu échanger avec le président du Pdci ” sur l’actualité sociopolitique, à un tournant de (l’) histoire politique” de la Côte d’Ivoire.

    “Le président de la République vient d’initier l’élaboration d’une nouvelle Constitution ouvrant la voie à la 3e République. Et à ce titre, il a reçu les forces vives de la nation. (…) J’ai eu à expliquer au président Bédié notre position sur cette question. Il en a pris acte. Je ne vais pas me faire son porte-parole. Le moment venu, il aura lui-même l’occasion de donner sa position. Ce que je puis dire, c’est la position qui est la mienne. Je puis dire également que nos échanges ont été fructueux. (…) Nous lui avons fait connaitre notre position qui est que le moment n’est pas opportun pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Nous avons indiqué que l’élaboration d’une nouvelle Constitution requiert des conditions de paix, de réconciliation qui ne sont pas réunies aujourd’hui. Il y a encore des exilés politiques, des procès sont en cours. Au Rpci, nous avons proposé qu’en lieu et place, nous allions vers une révision simple de la Constitution dans ses articles confligènes. (…) D’ailleurs , partout où il est question de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, il y a des normes universelles. Soit une Assemblée constituante est convoquée, soit il est mis en place une Commission constitutionnelle qui regroupe les forces vives de la nation. (…) On ne peut pas élaborer à la sauvette une Constitution en 2 ou 3 mois et aller à un référendum. Car si le peuple doit voter une Constitution, il doit le faire en connaissance de cause (…) Je n’ai pas été envoyé par les 23. Mais ces 23 se sont retrouvés pour mutualiser leurs moyens. Et chaque entité a pour tâche d’amplifier la position des 23”, a expliqué le président du Rpci.

    Bamba Moriféré a poursuivi : ” Par exemple , lorsqu’il propose un parlement bicaméral ou la création d’un Sénat et que dans le même temps , le 1/3 des sénateurs soit nommé par l’exécutif , en l’occurrence le chef de l’État , cela pose deux problèmes. Il y a d’un côté, la question de la séparation des pouvoirs , en ce sens qu’il n’appartient pas à l’exécutif de nommer des parlementaires , puisque les sénateurs sont des parlementaires. De l’autre côté , nous allons nous retrouver avec une deuxième Chambre du parlement , avec deux types d’élus qui vont se regarder en chien de faïence. (…) Notre parlement mérite d’être renforcé pour lui permettre de contrôler effectivement l’activité gouvernementale, avant de créer une autre Chambre. (…) Lorsqu’on propose également un poste de vice-président qui, en principe, doit être élu sur un ticket en 2020, et cela, concomitamment avec un poste de Premier ministre, ça demande un débat approfondi. Et nous entendons dire que des dispositions transitoires seraient prévues pour que l’exécutif nomme un vice-président, avant même que la Constitution prévue ne soit mise en application. Cela pose problème car il faut respecter la souveraineté du peuple. (…) Un président est élu pour finir son mandat. Les questions de succession se posent dans les régimes monarchiques. Mais dans une démocratie, c’est le peuple qui décide de ses dirigeants. Enfin, dernier point sur les dispositions qui sont prévues dans cette Constitution , c’est que nulle part , nous ne voyons trace de la Commission électorale indépendante (Cei). La Cei est très importante car elle est l’objet de toutes les luttes que nous avons menées depuis 1990. (…) Elle a été obtenue de hautes luttes “.

    Pour finir Bamba Moriféré a résumé sa position en ces termes : “Aussi bien au plan de la procédure d’élaboration que des dispositions qui sont prévues , les propositions faites dans le cadre de cette nouvelle Constitution ne sont pas raisonnables”. Il a également assuré que Bédié et lui ont décidé de se revoir pour approfondir toutes ces questions.

    Alex A, envoyé spécial

    Réagir à l'article
    Recrutement ARSTM

    Publiés récemment

    Analyse – Thiam PDCI : l’homme qui défie la vague anti-française en Afrique … Jusqu’à quand ?

    Analyse – Thiam PDCI : l’homme qui défie la vague anti-française en Afrique … Jusqu’à quand ?


    CEI : Adou Antoine limogé après une volte-face spectaculaire

    CEI : Adou Antoine limogé après une volte-face spectaculaire


    La Côte d’Ivoire au cœur de l’innovation aérienne : Vers une logistique durable avec FLYING WHALES  

    La Côte d’Ivoire au cœur de l’innovation aérienne : Vers une logistique durable avec FLYING WHALES  


    Assemblée nationale de Côte d’Ivoire : le calendrier parlementaire et le nouveau bureau adoptés

    Assemblée nationale de Côte d’Ivoire : le calendrier parlementaire et le nouveau bureau adoptés


    Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam face à l’impératif de conformité aux conditions d’éligibilité

    Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam face à l’impératif de conformité aux conditions d’éligibilité


    Revue de presse du 5 février 2025 : Fcfa, AES, CEDEAO, RDC

    Revue de presse du 5 février 2025 : Fcfa, AES, CEDEAO, RDC



    À lire aussi