Les effets de la mutinerie qui s’est emparée la Maison centrale de Conakry lundi continuent. Ce mercredi 11 novembre 2015 , aux environs de 18 heures les choses ont commencé à mal tourner entre prisonniers et forces de sécurité, selon un détenu au fond d’une cellule, contacté par Afrikipresse. Des forces de l’ordre ont usé des armes à feu tirant en l’air et lançant du gaz lacrymogène.
Selon l’informateur, tout a commencé quand des gendarmes, venus à bord de trois camions, ont tenté de décanter les prisonniers mineurs confondus aux adultes, qui avaient tenté de s’évader puis repris.
« Les trois camions présents dans la Cour ont pour mission de transférer les détenus révoltés au sein de la maison centrale de Lidia », indique la source. Les tirs de sommation de ce soir seraient partis de la protestation des prisonniers. « Les forces de sécurité ont recommencé à lancer le gaz contre eux, suivi des tirs de sommation dans la petite cour où ils sont retranchés. Pour le moment rien n’a été maîtrisé ici », affirme notre source.
À l’en croire, les femmes détenues au sein de la maison centrale, qui avaient été déplacées le jour même de la mutinerie, « pour des raisons de sécurité », ont été également ramenées et enrouillées dans leurs cellules respectives.
Ne connaissant pas le nombre des prisonniers transférés dans des lieux de détention tenus secret, l’informateur rapporte qu’il y a un bon nombre d’enfants et des détenus malades parmi eux.
À la question de savoir le principal motif de cette révolte des prisonniers, M. X explique que la base de tous les problèmes des détenus reste « le Régisseur de la prison». «Il est incompétent. Donc, tout le monde demande son départ ».
Vers 22 h une altercation opposant les agents de sécurité et certains détenus a fait plusieurs blessés de deux côtés.
« Les détenus des trois couloirs : condamnés, prévenus et centrale, ont pris le dessus sur les forces de l’ordre, qui ont tout de même réussi à prendre quelques detenus mais il y a beaucoup de gendarmes blessés. Les détenus sont décidés jusqu’à la mort. Ils se sont organisés et ont coupé le courant à l’intérieur des cellules et ded trois couloirs. Une chose qui rend la tâche difficile aux forces de sécurité », rapporte notre informateur.
D’après lui, les prisonniers auraient choisi leur porte-parole et leur plateforme revendicative. Ils exigeraient le départ du « Régisseur et le jugement des prévenus restés longtemps sans être entendus ».
La situation chaotique qui prévaut à la Maison centrale a été confirmé par un citoyen joint par notre Afrikipresse, qui crie au bout du fil « ça ne va pas à la prison ici. Ça tire partout ici. Mais je ne sais pas exactement ce qui se passe à l’intérieur. On a peur ici ».
Aliou BM Diallo