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    Conakry : les pluies exposent la mauvaise de gestion des ordures (le gouverneur)

    Conakry : les pluies exposent la mauvaise de gestion des ordures (le gouverneur)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Les ordures se donnent rendez-vous à nouveau dans les rues de Conakry. Comme à chaque saison des pluies, la capitale guinéenne est confrontée à ce phénomène qui ne trouve pas une solution pérenne. Les vieilles habitudes ont la peau dure en Guinée, dit-on.
    Dans les coins et recoins de la ville , du centre administratif, en banlieue aux différents centres de négoces, la situation est la même. Partout, les ordures jonchent les rues voir des ménages ou d’autres lieux publics. “Nettoyer est bon, mais ne pas salir est meilleur”, dit un adage.

    Peu de citoyens de Conakry connaissent ce dicton ou l’appliquent.

    Ce sont des citoyens indélicats qui déversent “sans gêne” des ordures et transforment les rues et les caniveaux en des dépotoirs d’ordures, sous l’œil impuissant des autorités locales.

    “C’est une question de culture. En Guinée, nous n’avons pas la culture de la propreté”, a déclaré l’actuel Gouverneur de Conakry, le Général Mathurin Bangoura, à sa prise de fonction en mars dernier.

    Mariam Sylla, la quarantaine est vendeuse d’objets divers au marché de Matoto -une des plus grandes communes de Conakry-. Debout devant une montagne d’ordure (photo1), elle se désole : “Ce tas d’ordures est dû à beaucoup de facteurs. D’abord, il y a les gens des quartiers et ceux qui vendent au marché qui mettent les ordures ici. Quand on nettoie aujourd’hui, après un ou deux jours, vous verrez la même chose. Le plus gros problème, c’est que les gens du quartier viennent déposer nuitamment ces ordures nauséabondes”.

    Les ordures à Matoto Cette montagne d’ordures est érigée devant le commissariat de police de proximité de Matoto.

    Du côté du marché de Madina -plus grand centre d’affaires du pays-, sur la route le Niger, au niveau d’un carrefour, les tas d’immondices forment le rond-point (photo2). Piétons, vendeuses, automobilistes, engins à deux roues, rodent autour.

    Cohabitant avec les ordures, les occupants sont conscients des risques sanitaires qu’ils encourent. Ils savent également le danger auquel les consommateurs sont exposés.

    “Cette ordure est une maladie. Les autorités n’ont qu’à nous aider à les évacuer parce que nous sommes fatiguées”, lace une passante. Et une autre de dire: “Pour que les enfants ne tombent pas malades, on prie Dieu que la ville soit propre”, plaide Mama Aïssata une autre vendeuse, biscuits et bonbons sur la tête.

    De façon directe, Mabinty Camara, étalagiste au marché Madina lâche : “c’est difficile pour nous. Nous vendons ici contre notre gré”.

    Pour être aidée, il faut faire en sorte qu’on soit assisté, répond le Gouverneur de Conakry. Et pour cela, les citoyens eux-mêmes doivent accepter de rendre propre leur entourage et les lieux qu’ils fréquentent.

    Ordures Madina ronde point

    Pour changer la donne, le Général Mathurin Bangoura demande la population d’accepter de nettoyer les maisons, les concessions, et devant les portails. Si cela ne marche pas, M. Bangoura rassure que c’est un problème de santé publique qui se pose: ” Les mauvaises habitudes doivent changer”, dit-il. “Nos mamans qui ramassent des saletés à longueur de journée ne font qu’attraper des maladies. Elles ramassent plus de maladies qu’elles ne nettoient. On peut compter du bout du doigt celles qui ont des casse-nez. Voilà pourquoi, il faut qu’on améliore ce système de nettoyage”.

    En quoi faisant? La seule façon d’y arriver, c’est de former des PME au niveau de chaque commune et trouver de l’emploi à la jeunesse, informe le Gouverneur Bangoura.

    À la question de savoir si le Gouvernorat a les moyens de sa politique pour faire face à l’insalubrité, il répond: ” Je trouverais les moyens de ma politique. Ce ne sont pas les moyens qui viendront vers nous mais c’est nous qui devrons bouger pour chercher ces moyens. Donc, nous trouverons les moyens de cette politique que nous sommes en train de mettre en place”.

    En attendant, la semaine écoulée, l’Ambassade des États-Unis a lancé à Conakry , une campagne d’assainissement dans la commune de Ratoma. Ce projet d’une valeur d’1,5 million de dollars US, vise à résoudre “des problèmes d’évacuation d’eau et la gestion des déchets”, d’un côté, et de l’autre, “améliorer la santé et la nutrition, l’environnement et la gouvernance pour une Guinée plus saine”.

    En attendant , dans les plus nombreux endroits de la ville , les ordures continueront à se bousculer. Parce que les différents Gouverneurs qui se sont succédé n’ont encore trouvé l’adéquate solution.

    Aliou BM Diallo

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