Cette semaine du 17 octobre 2022, notre expert en transports maritimes Sékou CAMARA revient sur un phénomène aussi vieux et récurrent dans le secteur maritime : la piraterie maritime.
Il donne les raisons et les moyens de lutte contre cette pratique à laquelle s’adonnent des « bandits » (pirates) et qui consiste à s’emparer des richesses d’un navire.
Selon Sékou CAMARA, la piraterie maritime est un phénomène aussi ancien que la navigation.
« Selon les chiffres du Bureau Maritime international, l’on constate depuis la fin de la guerre froide, une augmentation du nombre d’actes de piraterie, qui s’explique par des facteurs socio-économiques entre autre :
– L’offre abondante due à la croissance économique, notamment en Asie du Sud-Est, ; ce qui a accru le volume du trafic maritime et générer une importante source de cibles isolées (en 2009, plus de 50 000 navires immatriculés sous plus de 150 pavillons) ;
– Les passages obligés, difficilement contournables (détroits, canaux, etc, qui constituent des zones idéales d‘attaques pour les pirates.
– Les sanctuaires dont l’existence favorise la planification des attaques dans leurs environs ;
– La pauvreté qui est une des principales causes de la piraterie maritime » fait savoir notre expert.
La lutte contre la piraterie Maritime avec le code ISPS
Entrée en vigueur le 1er juillet 2004, le code ISPS se présente comme l’un des dispositifs de prévention des actes de piraterie maritime.
En outre, la menace de la piraterie a conduit la communauté internationale à mettre en œuvre des actions de lutte contre ce fléau sur la base de la collaboration avec les pays d’origine des pirates.
Au plan africain, l’un des foyers d’attaque est le golfe de guinée, notre espace. Ayant pris conscience des graves dangers que ce phénomène fait courir aux Etats, les Chefs d’Etats et de gouvernements des pays du golfe de Guinée ont pris l’initiative de mettre en place un système régional intégré pour prévenir et combattre l’insécurité dans cet immense espace de l’Afrique : C’était le sommet de Yaoundé (Cameroun), tenue les 24 et 25 juin 2013.
Ainsi une architecture a été mise en place par les États côtiers du golfe de guinée visant à s’attaquer aux différentes causes en mettant en place un cadre juridique harmonisé et en encourageant la collaboration entre Etats concernés.
C’est une organisation qui consiste à Renforcer la coopération, la coordination, la mutualisation et l’interopérabilité des moyens communautaires en vue de la mise en œuvre de la stratégie régionale de sûreté et sécurité maritimes dans l’espace maritime commun de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’organisation prévoit un centre inter-régional de coordination (C.I.C.) avec deux centres opérationnels régionaux (CRESMAO & CRESMAC) et un Centre Multinational de Coordination (C.M.C.).
Les piliers de l’architecture de Yaoundé
Ses piliers stratégiques visant à sécuriser les ZEE (Zone Economique Exclusive) des Etats du Golfe de Guinée, sont :
– Echange d’information et partage d’expérience ;
– Harmonisation des législations en matière d’action de l’Etat en mer ;
– Harmonisation de la formation et des entraînements des professionnels de la mer.
Philippe Kouhon