Pour l’année fiscale qui vient, la SFI (Société Financière Internationale) doublera le niveau de son financement du secteur privé ivoirien, financement qui passe de 210 millions de dollars en 2023 à 400 millions en 2024. Membre du Groupe de la Banque Mondiale (BM), la Société Financière Internationale est la principale institution de développement dédiée au secteur privé dans les pays émergents.
Déjà largement engagée en Côte d’Ivoire, la SFI a été reçue, le 18 mars 2024, en audience à la Primature par le Premier ministre Robert Beugré Mambé. À l’issue de cette audience, Sérgio Pimenta, le vice-président Afrique de la SFI, a annoncé le doublement du niveau de financement accordé au secteur privé ivoirien. Cette confiance renouvelée entre la SFI et la Côte d’Ivoire s’explique par la volonté du gouvernement ivoirien d’amener la contribution du secteur privé à l’investissement à hauteur de 25 % du Produit intérieur (PIB) en assignant au secteur privé l’objectif de création de plus de 90 % des emplois.
Dans la vision « Côte d’Ivoire 2030 » du Président de la République, Alassane Ouattara, le secteur privé est appelé à prendre le relais de l’investissement public. Mais, pour que le secteur privé soit le fer de lance de l’ambitieux programme « Côte d’Ivoire 2030 », la transformation structurelle de l’économie doit se poursuivre, ce qui passe par la constante amélioration du climat des affaires et des réformes qui vont permettre de libérer le secteur privé, le rendre plus dynamique, plus productif et compétitif.
La Banque mondiale et la Société Financière Internationale considèrent que le gouvernement s’est engagé, avec succès, dans cette voie néolibérale, pourvoyeuse d’emplois dans l’économie formelle et source de financement de l’Etat social. Sur le financement de l’Etat social, le gouvernement tient à rappeler que le secteur privé est, depuis 2011, le principal contributeur, avec 80%, aux recettes de l’État.
Président bâtisseur, Alassane Ouattara n’oublie jamais qu’il a été banquier. Le 25 octobre 2023, lors du premier conseil des ministres du gouvernement Beugré Mambé, il a tenu à rappeler l’importance qu’il accorde à la bonne gestion des finances publiques. Depuis 2011, l’État a toujours rempli ses obligations en doublant, par rapport à son niveau des années 2000, l’investissement public. L’État a investi massivement dans les infrastructures économiques, afin d’accélérer la croissance des secteurs productifs. Le rythme de croissance dynamique, que la Côte d’Ivoire a connu sur une très longue période (2011-2019), a été porté par un important programme d’investissement public.
Toujours en bon banquier, Alassane Ouattara sait que l’accroissement massif des dépenses d’investissement public n’est pas une solution, la capacité d’exécution de ces investissements se heurtant aux difficultés de trésorerie que peut rencontrer l’État, à la longueur des processus de passation des marchés publics et au retard dans les délais de paiements aux entreprises.
Promouvoir le secteur privé, une feuille de route partagée au sommet de l’État
Pour Alassane Ouattara, l’État et le secteur privé sont les deux piliers de l’architecture du développement économique et social du pays et des réponses qu’il faut apporter aux urgences nouvelles (crises sanitaires et climatiques). L’État, depuis 2011, s’est efforcé de créer les conditions pour que le secteur privé joue pleinement son rôle en prenant le relais des investissements publics en Côte d’Ivoire. Dans ses différentes adresses de fin d’année à la nation, Ouattara a toujours indiqué qu’un État moderne doit accorder une attention particulière au secteur privé en intensifiant son développement dans trois domaines : la promotion et l’émergence de champions nationaux, l’accompagnement et le financement de la diversification de l’économie à travers la création d’un réseau dense de PME et PMI et l’aide apportée aux startups.
Cette feuille de route est partagée par le vice-président ivoirien. Banquier lui-même, – ce qui explique la confiance que le président Ouattara lui accorde dans la gestion des finances publiques -, le Vice-Président de la République, M. Tiémoko Meyliet Koné, a toujours milité pour consolider la coopération et la complémentarité de l’État et du secteur privé. Dans les échanges bilatéraux qu’il conduit, il s’attache à développer les accords de coopération entre les États, tant dans le secteur privé que pour les projets de l’État ivoirien.
Le 26 octobre 2023, M. Tiémoko Meyliet Koné a présidé, à Abidjan, la cérémonie d’ouverture de la 11e édition de la CGECI Academy, une rencontre annuelle des chefs d’entreprises et des décideurs organisée par la CGECI (Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire). Le Vice-Président de la République a indiqué que, sous l’impulsion du Président de la République, trois plans nationaux successifs, depuis 2011, ont permis d’impulser et améliorer la productivité du secteur privé et la croissance économique du pays.
Les objectif de ces trois plans sont : l’instauration, administrativement et juridiquement, d’un climat favorable aux affaires, la simplification des formalités administratives, un meilleur accès à des services comme l’énergie et les transports, la rénovation et la construction d’infrastructures économiques modernes aux normes internationales (routes, autoroutes, voie ferrée, ports, aéroports, réseaux de télécommunication), l’éducation et la formation à l’esprit entrepreneurial, l’accélération de la digitalisation de l’économie ivoirienne, l’accès aux financements, le renforcement des partenariats entre l’Etat et le secteur privé, mais aussi entre les acteurs du secteur privé.
La réaffirmation de l’engagement de la SFI
Des financements importants sont nécessaires pour promouvoir le secteur privé dans tous les secteurs d’activité. La Société Financière Internationale, une institution de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a toujours accompagné la mise en œuvre du Plan national de développement de la Côte d’Ivoire 2021-2025. Son vice-président, Sergio Pimenta, a tenu à réaffirmer au Premier ministre, Robert Beugré Mambé, l’engagement de la SFI : « vous pouvez compter sur les équipes de la SFI, qui vont travailler conjointement avec nos amis de la Banque mondiale pour pouvoir faire plus pour le secteur privé ici en Côte d’Ivoire ».
L’accompagnement de la SFI concerne les principaux domaines (énergie, agriculture, nouvelles technologies), mais aussi les nouveaux secteurs prioritaires (l’habitat, le développement du marché des capitaux, les accès au financement des petites et moyennes entreprises).
Alors que s’écrit le scénario d’une instabilité croissante en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire apparaît comme un ilot de prospérité économique et de stabilité politique. Le pays bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs étrangers. La poursuite des investissements dans l’infrastructure des réseaux du numérique et des transports rassure. Autre élément qui rassure : l’exploitation des découvertes récentes de pétrole ne conduit pas l’Etat ivoirien à renoncer à des politiques macroéconomiques prudentes. L’Etat, à travers l’appui de la SFI, cherche avant tout à renforcer la solidité des entreprises, accroître leur productivité et développer les chaînes de valeur.
La Banque mondiale tient à rappeler que son soutien indéfectible à la Côte d’Ivoire doit s’inscrire dans un projet de développement durable et inc
Christian GAMBOTTI – Agrégé de l’Université – Président du think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@afriquepartage.org