Dans le cadre du Forum pour les investissements en Centrafrique (FAD-RCA) qui aura lieu en août à Bangui après son lancement à Abidjan, en juillet 2020, une délégation du FAD présente à Bangui et conduite par son président Honoré Konan eu une séance de travail avec M. Félix Moloua, ministre centrafricain de l’économie, du plan et de la coopération à son cabinet ministériel le samedi 29 février 2020.
Prenant la parole le ministre Félix Moloua, a égrené un chapelet de secteur productif. A savoir, l’agriculture, la forêt, les Mines, le tourisme ect.
« La RCA a d’énormes richesses. Une partie de ses problèmes vient des tergiversations des politiques. Aussi avec la guerre tout a été détruit. La Côte d’Ivoire qui a connu les mêmes soubresauts a pu les remonter et créer de la richesse grâce à la paix retrouvée. Nous avons besoin de faire la promotion du secteur privé et attirer les investisseurs. Comme vous l’avez constaté nous n’avons pas d’énergie, pas de numérique et de route. L’environnement des affaires n’est pas très attrayant alors que tous les instruments juridiques sont là.
Voilà pourquoi, le président de la république soutenu par la communauté internationale et l’union africaine a engagé des discussions avec l’opposition et les groupes armés qui a abouti à l’accord politique pour la paix et la réconciliation les 5 et 6 février 2019 à Khartoum et Bangui.
Aujourd’hui il est question d’aller vers le partenariat public privé (PPP) et les projets structurants si on veut se doter des infrastructures. Quand vous prenez le domaine de l’agriculture, sur les 15 millions d’hectares de terres arabes disponibles en RCA seulement 1 million d’ha sont exploités. Nous importons tout alors que notre sol peut nourrir tout le monde. La RCA c’est 5 millions d’habitants sur une surface de 623.000 km2, soit 4habitants/ km2 » a fait savoir le ministre.
Poursuivant, il a insisté sur la transparence et le pragmatisme sans lesquels aucune action viable n’est possible.
« Nous avons besoin d’être transparent avec vous car nous pensons que le développement de la RCA peut se faire avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux mais surtout à travers la coopération sud-sud. Nous avons une population dont le taux de jeunesse est très élevé. C’est un atout mais qui peut devenir un danger si les jeunes n’ont pas de travail (…) Nous n’avons pas d’eau. On a même détruit les églises. Tout est concentré à Bangui. Nous avons besoin de rétablir l’autorité de l’état dans l’arrière-pays, avec l’occupation de toute la zone minière nord, remettre en confiance nos compatriotes et construire des infrastructures » a-t-il ajouté.
La RCA est passé de moins 37% à 4% de taux de croissance économique grâce à la résilience. Toutefois dira-t-il, tout est prioritaire en RCA.
Sur la question de l’embargo sur l’exploitation et l’exportation du Diamant et l’Or Centrafricain, en rapport avec le processus de Kimberley, il a dit : « Ce n’est pas un embargo, mais une suspension temporaire qui depuis 2016 avait déjà reçu une levée partielle dans l’ouest puis totale aujourd’hui. L’ouest étant devenu conforme à l’exploitation du diamant et l’or, reste la partie Est dont la normalisation est en cours ».
Philippe Kouhon, envoyé spécial à Bangui