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    CAN 2023 : Un an après le sacre des Éléphants des journalistes sportifs ivoiriens se souviennent

    CAN 2023 : Un an après le sacre des Éléphants des journalistes sportifs ivoiriens se souviennent
    Publié le
    Par
    Adou Mel
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    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    11 février 2024-11 février 2025 : cela fait exactement un an jour pour jour que la Côte d’Ivoire a remporté la 34e édition de la CAN 2023 qu’elle a organisée. Afrikipresse.fr revient sur cet important événement riche en émotions, sensations et passions. Cinq journalistes sportifs s’en souviennent 365 jours après ce sacre.

    Le 13 janvier 2024, jour du debut de la CAN 2023, peu de sportifs ivoiriens et africains avaient parié la victoire des Éléphants de Côte d’Ivoire le 11 février de la même année. Mais au soir de cette date, l’histoire leur a donné raison puisque les Ivoiriens se sont offerts les Nigérians au terme d’un match plein de rebondissements. Du doute à la victoire finale en passant par l’espoir, tous les pronostiqueurs qui ont misé sur le sacre des Éléphants ont sauté de joie et avec eux les Ivoiriens. Retour sur une glorieuse finale marquée dans la mémoire de certains journalistes sportifs ivoiriens.

    • Du doute…

    Lorsque le samedi 13 janvier 2024, les Éléphants conduits alors par le technicien français, Jean Louis Gasset avaient pris le meilleur (2-0) en match d’ouverture sur les Djurtus, ils étaient loin d’imaginer que le scénario allait être catastrophique pour les deux matches restants du groupe (A). Les noms de Seko Fofana et de Philippe Krasso, héros d’un soir puisqu’auteurs des deux buts victorieux, étaient sur toutes les lèvres dans les débats. De nouveaux parieurs se sont mis dans la danse.

    L’euphorie de la victoire avait déjà pris des proportions quand le lendemain, le Nigeria, l’un des grandissimes favoris de la campagne, avait été accroché (1-1) par la Guinée-Équatoriale, l’un des petits poucets de la compétition. On en était là jusqu’au deuxième match. Leader du groupe, la Côte d’Ivoire s’est fait nettement battre par le Nigeria (0-1) tandis que la Guinée Équatoriale de son côté a pulvérisé la Guinée Bissau (4-2) dans le duel des deux Guinée. La Côte d’Ivoire est reléguée alors à la troisième place avec 3 points contre 4 pour la Guinée Équatoriale et le Nigeria devenus co-leaders.

    Cette défaite remet la sélection ivoirienne dans les calculs de probabilité en n’en point finir. Ses calculs ont atteint leur paroxysme quand au troisième match, Serge Aurier, Max Gradel, Franck Kessié et autres ont été humiliés devant leur public par l’inarrêtable Guinée Équatoriale le 22 janvier 2024. Le Nzalang Nacional venait de frapper, ce jour-là, au cœur des Éléphants (4-0) grâce à deux réalisations de Nsue. 3e du groupe A, la Côte d’Ivoire avait désormais le dos au mur. Elle venait d’être humiliée et ne s’appartenait plus. Elle devrait compter sur une contre-performance du Ghana et une victoire du Maroc face à la Zambie pour rejoindre le deuxième tour.

    • À l’espoir…

    Cette défaite a crée un véritable désamour entre les joueurs et le public qui n’avait pas hésité un seul instant à les huer et les lapider au sortir de ce match. Les critiques les plus virulentes ont été formulées à l’encontre. De nombreux Ivoiriens avaient mis a l’index le Comité Exécutif de la FIF et le sélectionneur national Jean Louis Gasset, responsables à leurs yeux de ces résultats catastrophiques et surtout de l’humiliation de la Côte d’Ivoire. Pire, ils ont demandé la démission aussi bien du président Idriss Diallo que du patron de l’encadrement technique des Éléphants. Dans la foulée, Jean Louis Gasset a été contraint à la démission remplacé par son adjoint, Émerse Faé tandis que Idriss Diallo est resté à la barre.

    Heureusement que pour la Côte d’Ivoire, les choses se sont bien passées par la suite avec le remplaçant de Gasset. Le même 22 janvier 2024, le Ghana a été contraint au nul (2-2) par le Mozambique ajouté au nul (2-2) du Cap-Vert avec l’Égypte. Le Ghana avec 2 points est éliminé au titre de meilleur troisième. Puis arriva le 24 janvier 2024. Ce jour-là, dans le groupe F basé dans la ville portuaire de San Pedro, le Maroc, tout feu et tout flamme avait battu la Zambie (1-0) en concurrence avec la Côte d’Ivoire pour la seule place qualificative restante pour les huitièmes de finale. Une victoire qui propulse les Éléphants au tour suivant au même titre que le Syli National (groupe C), les Mouraboutines (groupe D) et les Brave Warriors (groupe E) puisque les Zambiens désormais avec 2 points étaient out pour la suite de la compétition.

    Et au sacre

    Le découragement avait alors fait place à l’espoir. Les Éléphants ont repris du poil de la bête en alignant quatre victoires héroïques. D’abord devant les Lions de la Teranga, champions en titre en huitième de finale qu’ils avaient défaits aux tirs au but (5 à 4) après un score de parité (1-1) au terme de 120 mn de jeu. Puis contre les Aigles du Mali (2-1) après les prolongations en quart de finale. Un match que les Ivoiriens n’oublieront pas de sitôt. Menés jusqu’à la 89e mn par les Aigles grâce à un but de Néné Dorgelès, les Éléphants ont réagi à cette période du jeu par Simon Adingra et Oumar Diakité dans le temps additionnel des prolongations.

    En demi-finale le 7 février 2024, les Léopards du Congo (RD) sont passés à la trappe grâce à un but de Sébastien Haller sur une passe décisive de Max Gradel. Les portes de la finales ouvertes, les Éléphants et leur public qui s’étaient désormais réconciliés et unis pour l’objectif final, pouvaient rêver. Et cela a été fait quatre jours plus tard soit le 11 février 2024 au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ébimpé plein comme un oeuf. La Côte d’Ivoire a battu le Nigeria par 2-1, grâce à un but de Franck Kessié (62e) et un autre de Sébastien Haller (81e). Les Nigérians avaient mené grâce à Troost Ekong peu avant la mi-temps (38e). Les Éléphants sont sacrés, désormais pour la troisième fois de leur histoire.

    En sept matchs, l’équipe ivoirienne a inscrit 8 buts contre 8 autres encaissés dont 2 au premier tour, 1 en huitième de finale, 2 en quart de finale, 1 en demi-finale et 2 en finale. Franck Kessié er Sébastien Haller ont inscrit chacun 2 buts. Quant à Seko Fofana, Philippe Krasso, Simon Adringra, et Oumar Diakité, ils ont inscrit chacun un seul but. Des sept matchs, deux à savoir Sénégal-Côte d’Ivoire en huitième de finale et Mali-Côte d’Ivoire en quart de finale ont été joués en 120 minutes. Les cinq autres dont les trois du premier tour l’ont été en 90 minutes.

    Adou Mel

    Les journalistes sportifs ivoiriens se souviennent…

    • Guy Gbocho (Supersport) ” Ce jour-là je suis rentré chez moi à 3h du matin “

    Je me souviens encore de cette victoire comme hier. Car, je faisais partie de l’équipe de reportage de mon journal pour la couverture de cette finale qui a eu lieu dans une folle ambiance en présence du président Alassane Ouattara et de plusieurs membres du gouvernement. Mais le but de William Troost-Ekong peu avant la mi-temps avait refroidi le « Stado ». De retour de la pause, les Eléphants ont haussé leur niveau de jeu. On a senti les choses venir. Et à la demi-heure, Franck Kessié, en bon capitaine, a rétabli la parité au score dans une explosion de joie. Je me souviens encore des prières des uns et des autres dans les tribunes et dans la cabine de presse avant la libération à la 81e minute sur ce pointu venu d’ailleurs de Sébastien Haller. Ce jour-là, je suis rentré à la maison à 3 h du matin.

    • Patrice Guitey (Sport-ivoire.ci)

    La CAN 2023 était la sixième que j’ai suivie en tant que journaliste. Elle était particulière parce que je l’ai couverte pour la première fois comme commentateur-consultant. C’était une CAN extraordinaire, unique en rebondissements. Mes anecdotes se résument autour du quart et de la finale qui engageaient les Eléphants et qui m’ont valu le sobriquet de “prophète”. Avec du recu, je me rends compte que je suis devenu “un immortel” comme les vainqueurs de cette édition qui restera à jamais la meilleure CAN jamais organisée sur le continent.

    Un statut avec lequel je dois apprendre à vivre. Mais je suis heureux d’avoir partagé ces émotions et d’avoir participé à la construction de la fierté du peuple ivoirien. Le déroulé de la finale du 11 février est resté dans la droite ligne du parcours de la Côte d’Ivoire. Tout simplement renversant. Je remercie Dieu d’avoir permis tout cela, car c’est finalement lui le maitre du temps et des circonstances.

    • Viviane Yao (L’héritage) ” Mon plus beau souvenir reste le match contre le Mali “

    Ce fut un grand moment de bonheur indescriptible qui restera à jamais gravé dans ma mémoire. Un an après ce sacre continental obtenu au terme d’un scénario aussi fou que magique, ma joie reste intacte. C’est avec un grand bonheur que je revoie chaque match des Éléphants. Et je n’en crois pas mes yeux. Alors qu’ils étaient au bord du gouffre, ils ont dû leur salut à la victoire du Maroc aux dépens de la Zambie. Une victoire marocaine qui a permis aux Ivoiriens de rester en vie dans cette compétition où ils ont fait un parcours chaotique.

    Qualifiée in-extremis, on a vu une sélection ivoirienne totalement métamorphosée lors de la phase à élimination directe. Désormais coachés par le duo Emerse Faé-Guy Demel, Max Alain Gradel, Serge Aurier, Sebastien Haller, Adingra et autres nous ont fait vivre un huitième de finale complètement dingue face aux Lions de la Teranga, plongeant a ville de Yamoussoukro en ébullion. Pour la première fois depuis le début de cette CAN, j’étais fière des joueurs et du staff technique qui ont montré qu’ils avaient un coeur gros comme celui d’un Éléphant.

    Mais mon plus beau souvenir reste assurément la victoire en quarts face aux Aigles du Mali. Une rage de vaincre des Éléphants qui ont eu raison des Aigles. Une fin de match totalement dingue qui a fait le tour du monde. En demi finale face RDC l’émotion était moins vive. Il n’empêche que nous avons savouré cette victoire en attendant le Nigeria en finale. Ce jour-là face aux Nigeria, je n’avais aucun doute que l’aventure se concluerait sur une très belle note .Et je n’ai pas eu tort puisqu’à la fin de la rencontre. C’était un vrai soulagement pour nous autres journalistes surtout que la compétition a eu lieu chez nous. J’espère que cette année au Maroc, les Éléphants connaîtront un bon parcours et reviendront avec la coupe à Abidjan. La CAN c’est chez eux mais la coupe vient nous.

    -Serge Régis (Radio BLM) ” J’ai encore en cœur ce match de quart finale contre le Mali “

    Je me souviens comme ci c’était hier, cette inoubliable 34e édition de CAN en Côte d’Ivoire. Je me souviens de cette raclée de 4-0 de la Guinée équatoriale et de la grosse colère des ivoiriens. J’ai encore en cœur ce quart de final de légende face à un Mali pour moi une des meilleures équipes de cette compétition.
    Je vois encore Franck Kessié demander au public de la paix de Bouaké le soutien alors que nous étions menés 1-0 et les minutes s’égrenaient.

    J’avais dit à un confrère mais Kessié fait quoi ? Et il compte sur quoi ? Nous sommes menés, ballottés par ses Maliens et lui harangue la foules. Et la suite, une explosion de joie totale, nous nous sommes qualifiés au terme d’un match où seuls la foi en Dieu et le miracle pouvaient prédire un tel scénario. J’ai en mémoire enfin cette finale que j’allais suivre à télé mais j’ai bataillé dur pour avoir le ticket de la CAF pour être dans la tribune presse et vivre la 3e étoile des Éléphants, 40 ans après 1984 en Côte d’Ivoire. J’ai un trophée CAN dans ma jeune carrière professionnelle dans une compétition que j’ai couverte de bout en bout. L’aventure a été une belle expérience.

    Propos recueillis par Adou Mel

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