En Côte d’Ivoire, Bouaké a été la capitale de la sécurité routière, lors du lancement de la mondiale de la sécurité routière pour l’Afrique.
La deuxième ville de la Côte d’Ivoire, Bouaké, a été le théâtre du lancement officiel de la campagne mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière pour la zone Afrique, les 2 et 3 mars 2024. L’événement, co-organisé par l’envoyé spécial du Specrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, le ministère ivoirien des Transports et des partenaires privés, a réuni des experts, des autorités et les principaux acteurs de la lutte contre l’insécurité routière dans le pays.
La Côte d’Ivoire, qui s’est engagée à réduire de moitié le nombre de victimes d’ici 2030, a été saluée pour son leadership en matière de sécurité routière en Afrique. Le modèle ivoirien dans le domaine est présenté comme une réponse face au drame mondial que représente la mortalité sur les routes avec plus de 1,2 millions de décès par an dont 90% est enregistré dans les pays en développement. Les organisateurs de cette campagne ont donc mis l’accent sur la sensibilisation, l’engagement de ainsi que sur la collecte des données fiables et exhaustives des accidents.
Collecte de données fiables
Dans le cadre de la campagne mondiale, des communications diffusant des messages de stars internationales traduits en 30 langues seront déployées pendant deux ans en Côte d’Ivoire et dans 80 autres pays. Les participants ont insisté sur la mobilisation des ressources pour l’atteinte des objectifs de la stratégie de sécurité routière, l’intensification du contrôle sur les routes ainsi que le renforcement de la gouvernance de la sécurité routière.
Un panel d’experts s’est focalisé sur la question de la collecte des données fiables et exhaustives des accidents de la circulation. La nécessité d’une synergie d’action entre les acteurs impliqués a été soulignée, ainsi que la mise en place d’un cadre de collaboration et d’un entrepôt de données centralisé.
Un projet pilote à Bouaké
Un projet pilote mené à Bouaké a permis d’identifier six zones accidentogènes notamment aux abords des écoles et des marchés. et de récolter des données précises sur les accidents. Les investigations ont relevé en deux ans, 83 décès et 2200 blessés pour 300 accidents enregistrés. L’objectif est de reproduire ce modèle dans d’autres villes du pays et de la région.
Le ministre des Transports m, Amadou Koné, a plaidé pour une harmonisation des règles de sécurité routière au niveau régional, en plus de la collecte de données fiables, du renforcement des contrôles et de l’amélioration des infrastructures. « Au-delà des efforts nationaux, il est important d’avoir un cadre de concertation au niveau régional en vue d’harmoniser les règles de sécurité routière » a-t-il invité.
Attendu en Mongolie et en Chine pour le lancement asiatique de la campagne mondiale de sécurité routière, Jean Todt a quant à lui appelé à une action collective pour combattre la “pandémie silencieuse” que représente la mortalité routière.