À Lomé, la capitale togolaise, le camp des réfugiés d’Avépozo a été rasé. 222 familles ivoiriennes qui s’y trouvent se disent en détresse appellent au secours le gouvernement de leur pays.
Ce sont au total 222 familles, soit environ 650 ivoiriens qui sont à la rue après le démantèlement de leur camp de réfugiés d’Avépozo, à Lomé, au Togo. «Au gouvernement ivoirien, nous demandons de nous aider (…) Des Ivoiriens bien qu’ayant choisi de rester loin de notre pays natal, ne devraient pas dormir à la belle étoile», a plaidé le mardi 18 octobre 2022, Méambly Poniemoulehoué Benjamin, porte-parole de ces réfugiés. Entretien.
«Nous vivons désormais à la belle étoile, avec femmes, enfants, vieillards et malades, dans le froid »
Quelle est la situation actuelle au Togo des réfugiés ivoiriens que vous êtes dans ce pays ?
Nous avons reçu le jeudi 6 octobre 2022 dernier, la visite d’un Colonel de l’Armée togolaise qui nous a dit qu’il était venu nous faire une sommation, et que nous devrions quitter le camp d’Avépozo avant le vendredi 14 octobre 2022. Nous lui avons dit que nous étions dans le processus d’intégration locale au Togo, et qu’il fallait aller jusqu’à l’obtention de la carte de séjour pour que nous puissions avoir le package économique qui va nous permettre de nous prendre en charge économiquement. Malheureusement, ce colonel nous a fait comprendre que le rapport qui lui a été fait est que personne parmi tous ceux qui vivent sur le camp, ne devrait rester sur le site. Parce que selon lui, nous aurions refusé à plusieurs reprises, des solutions liées à l’intégration locale qui nous ont été proposées, et c’est pourquoi nous devions vider les lieux avant le vendredi passé (14 octobre 2022 : Ndlr). Ce qui est faux ! Parce que si nous avions tous refusé de faire un choix de solutions durables, comment se fait-il que nous avions reçu le passeport ivoirien ? Premier document demandé par le gouvernement togolais pour entamer le processus de l’intégration locale, processus qui devrait se terminer par l’obtention du permis de séjour privilégié de 10 ans. Document qu’il faut obligatoirement avoir avant que le HCR ne vous donne le package économique. Donc rien n’a été fait et on nous a mis dehors, sans accompagnement. Nous vivons désormais à la belle étoile, avec femmes, enfants, vieillards et malades, dans le froid. Pour seul péché, nous avions demandé de rester dans notre pays d’accueil.
Vous êtes au total combien de personnes ?
Nous sommes au total 222 familles qui font environ 650 personnes
Face à cette situation, que comptez-vous faire ?
Rien ! On se bat comme on peut à expliquer la vérité à tous ceux qui nous approchent dans l’espoir qu’ils portent haut notre voix.
L’appel à l’aide au gouvernement ivoirien
Avez-vous un message à l’endroit du gouvernement ivoirien ?
Au gouvernement ivoirien, nous lui demandons de nous aider, nous qui avons choisi de nous intégrer au Togo. Certains parmi nous n’ont pu obtenir leur passeport. Il faut donc que notre gouvernement fasse quelque chose dans l’urgence afin que certains de nos compatriotes ne soient pals des apatrides. Ensuite, comme l’a dit le directeur de cabinet de la ministre des Affaires étrangères lors de la remise de nos passeports ivoiriens, le gouvernement ivoirien tient à tout faire pour qu’un seul ivoirien ne soit pas errant au Togo, et que nous soyons de dignes ambassadeurs de notre pays à l’étranger. Que le gouvernement fasse donc tout pour que nous présentions une image digne des ivoiriens dans un pays étranger, au lieu de voir des Ivoiriens qui ont volontairement choisi de rester loin de notre pays natal, dormir à la belle étoile. C’est vraiment triste !
Claude Dassé