Visiblement affaibli sur le plan militaire, la secte islamiste Boko Haram, poursuit sa guerre asymétrique, qui consiste à semer la terreur au sein des populations par des agissements lâches, à travers des attentats dans les lieux de masse, en faisant usage des engins explosifs artisanaux. Satisfait des résultats obtenus par ses éléments sur la ligne de front, l’État Major des forces de défense du Cameroun, planifie stratégies pour faire face à cette nébuleuse.
Ayant enregistré plusieurs pertes sur l’aspect strictement militaire, la secte islamiste Boko Haram, s’illustre de plus en plus par les attentats en faisant usage d’engins explosifs improvisés (EEI). Ainsi, les marchés, les mosquées deviennent les zones ciblées. Boko Haram, évite au maximum le combat frontal, mais procède plutôt par la guerre asymétrique, notamment avec la pose des engins explosifs artisanaux sur les pistes empruntées par les forces de défense du Cameroun, dans son exercice de ratissage. Ce qui parfois lui vaut la perte de certains de ses éléments, dont les véhicules roulent régulièrement sur des mines anti-personnel posées par les éléments de la secte islamiste. C’est le cas le 23 Février 2016 à Kumshe (extrême nord du Cameroun), alors que l’armée camerounaise venait d’achever une mission d’expédition punitive sur le sol nigérian (plus précisément à Ngoshe). En intelligence avec les autorités militaires du Nigéria , les troupes camerounaises ont infligé de lourdes pertes à Boko Haram, avec la mort de 162 éléments, et la destruction d’une usine de fabrication d’explosion artisanale . C’est de retour de cette bataille que deux éléments du BIR (Brigade d’Intervention Rapide), sont morts suite à l’explosion d’une mine contre le véhicule à bord duquel se trouvaient les deux commandos décédés, dont le jeune Lieutenant-colonel Beltus Honoré Kwene, très apprécié au sein de l’opinion camerounaise et au sein même de l’armée, du fait de sa conduite efficace des troupes sur le champ de bataille. Avec la configuration de combat affichée par Boko Haram, qui utilise les mines anti-personnel ainsi que les jeunes filles kamikazes, pour manifester sa capacité de nuisance, les forces de défense du Cameroun bénéficient de l’apport des comités de vigilance, présent dans tous les villages situés sur la ligne de front, et dont le rôle est de détecter toute infiltration suspecte dans la zone. Le Cameroun partage une très longue frontière d’environ 2000 kms avec le Nigéria. Sur le territoire camerounais, Boko Haram a déjà fait 21 attentats kamikazes, qui ont causé plusieurs morts parmi les populations civiles. Le gros des effectifs des troupes camerounaises dans la zone combat, est constitué de plus de la moitié par les éléments du BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), une unité d’élite des forces de défense du Cameroun très redoutable. Celle-ci a mis fin à la piraterie maritime sur les cotes camerounaises. Cette unité de commandos a été créée en 2006 par le président Paul Biya. Elle a pour spécialité la lutte contre la piraterie maritime et le terrorisme. Le BIR bénéficie d’un régime spécial d’entraînement, avec de l’assistance permanente des instructeurs militaires israéliens et américains, ainsi que des pédagogues de guerre de l’armée camerounaise. C’est en mai 2014 à Paris, que le président camerounais Paul Biya à officiellement déclaré la guerre à la secte islamiste Boko Haram, en présence de ses homologues du Nigéria, du Tchad, du Niger, du Bénin et de France. Avant cette, date le Cameroun considérait l’activité de Boko Haram comme un problème interne au Nigéria , alors que les éléments de la secte islamiste franchissaient souvent la frontière du Nigéria avec le Cameroun, pour mener des actes de kidnapping des expatriés résidents à l’extrême nord du Cameroun. Depuis lors , le Cameroun a déployé plus de 5000 éléments de ses forces de défenses le long de sa frontière de l’extrême nord avec le Nigéria, muni d’un arsenal militaire de pointe. Quelques temps après l’installation de ce dispositif, l’armée Camerounaise a enregistré de résultats positifs en éliminant plusieurs éléments de la secte islamiste, faisant également plusieurs prisonniers. Cependant ces victoires étaient jusqu’ici réduite à la défensive plutôt qu’a l’offensive, du fait que l’armée camerounaise ne jouissait pas du droit de poursuite en territoire nigérian. Pour contourner cet obstacle, le président Biya, a sollicité l’appui du Tchad dont l’armée bénéficiait du droit de poursuite sur le sol nigérian, pour réduire les mouvements de Boko Haram à partir de sa base. L’arrivée du président Buhari à la tête de l’État nigérian, a ramené la confiance entre le Cameroun et son grand voisin. Ce qui permet à ce jour aux armées des deux pays de mener ensemble les offensives gagnantes contre Boko Haram. Actuellement, la force multinationale mixte (FMM), est en marche, et avec ses 8700 hommes issus du Nigéria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Benin, en v d l’éradication de cette nébuleuse qu’est la secte islamique.
François ESSOMBA