Trente quatre ans après sa mort d’un cancer à Miami, le 11 mai 1981, Robert Nesta Marley reste la principale figure emblématique dans l’histoire du reggae à travers le monde.
Il s’est éteint à l’âge de 36 ans, avec des chansons célèbres comme « No Woman, No Cry, I Shot the Sheriff ou encore Get Up, Stand Up ». En ce jour d’anniversaire de sa mort, personnalités de la culture, fans et anonymes endeuillés lui rendent hommage en Jamaïque son pays, et dans le monde entier.
En Guinée, aucune activité culturelle lui rendant hommage n’est prévue. Cependant cela ne décourage pas certains acteurs culturels qui demandent aux autorités guinéennes de trouver des politiques culturelles permettant aux jeunes de se divertir.
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Ahmed Tidiane Soumah, directeur général de la maison de production Tidiane world music, estime que Robert Nesta Marley était en avance sur sa génération: « La musique pour lui était une question de philosophie, de pensée positive ; une façon de dénoncer les tares de la société. Cette journée est significative pour moi parce que ça m’a rappelle à l’image quelqu’un qui croyait à l’idéal d’un monde meilleur. Il chantait pour les pauvres, dénonçait l’injustice et prônait l’égalité. Il ne chantait pas que pour la Jamaïque, c’est une icône planétaire. Il a marqué son temps. Cette journée me dit, ne chantez pour le palais du peuple, ne chantez pas pour une dédicace ! Ne chantez pas pour faire plaisir à quelqu’un. Chantez pour marquer votre temps et votre génération ».
34 ans, que reste-t-il de Bob Marley ?
« Il a laissé un peuple de rasta man dans le monde qui s’identifie à lui. Nous avons Alpha Blondy qui est l’icône numéro un sur le continent africain. Il y a Tiken Jah Fakoly, Takana Zion. Il y a la possibilité qui dévient une référence pour ces générations qui continuent à chanter le reggae. Il y a aussi Youssou Ndour qui chante le reggae. 34 ans après, je pense qu’il est devenu un virus, qui, de jour en jour, s’intègre aux hommes et au monde. Il est devenu un virus éternel, 34 ans après».
Dans le passé, les jeunes de Guinée célébraient dans la joie l’anniversaire de la mort de Bob Marley. Qu’est-ce qui, d’après vous a changé cela aujourd’hui ?
Aujourd’hui je pleure pour la jeunesse de la Guinée. Parce que nous avons des problèmes d’espace de recréation. Il faut les comprendre et les aider. On ne peut pas les priver de la jouissance de leur temps. Quand on dépasse un certain âge, c’est fini, on ne peut plus jouer. Les jeunes ne peuvent pas patienter, attendre longtemps. Il faudra leur trouver une solution immédiate et sans condition. Ça doit être une solution entre le gouvernorat de la ville de Conakry, le ministère de la jeunesse, de la culture, de la sécurité et celui du tourisme. C’est facile, c’est simplement une question de volonté, que les plages soient réaménagées et s’ouvrent avec des conditions d’hygiènes, du respect de l’environnement et de sécurité.
Ça doit être fait tout de suite, on ne peut pas attendre 100 ans. Si les plages étaient dans les normes, on aurait vu plus de 100 fêtes aujourd’hui, mais les jeunes n’ont pas où fêter. C’est là le problème. Nous sommes limités entre deux zones : le palais du peuple et Belvédère Conakry.
Je pense que nous devons être créatifs pour que les jeunes guinéens trouvent leur place tout de suite. Ils ont envie de sortir pour se divertir. Il ne faut pas qu’on limite à cause d’un drame et qu’on mette fin à la vie des autres. Je suis désolé ! On vit avec le drame. Nous sommes nés pour vivre le drame, le malheur et le drame. Quand ça arrive, on trouve solution, on ne bloque pas.»
Aliou BM Diallo