La décision Dcc 15-156 du 16 juillet 2016, de la Cour constitutionnelle au Bénin , suscite encore des réactions. Après l’intervention de l’ex-ministre Gaston Zossou sur afrikipresse.fr , Gustave Assah, réagit.
Gustave Assah estime qu’elle donne l’opportunité à la jeunesse béninoise de prendre le pouvoir et de montrer qu’elle est capable de relever les grands défis qui attendent le pays. C’est donc une discrimination positive, selon lui, même s’il émet des réserves : « Constatez avec nous que la Cour viole les deux bornes en matière d’âge, pour être candidat à la présidentielle dans notre pays. C’est une révision plus ou moins de notre loi fondamentale. Vous avez certainement remarqué que cette décision amène à plusieurs interprétations et à plusieurs interrogations. Des gens vont jusqu’à analyser les menaces que cela peut constituer pour les acquis de la conférence des forces vivent de la nation de février 1990. C’est l’occasion pour moi de faire remarquer qu’il est temps à ce que la Constitution de notre pays subisse un toilettage.
Mais déjà, nous pensons que cette décision prise par les 7 sages de la Cour est inopportune, vu la situation socio-politique actuelle du pays. Vous n’êtes pas sans savoir que des tensions continuent de naître après les élections législatives et communales, municipales et locales d’avril et de juin 2015. Ce qui est important, c’est que cette décision ne doit pas mettre à mal la paix et la quiétude dans notre pays, même si nous sommes tous d’accord que c’est un passage forcé vers la révision de la constitution. Cette décision, lorsque nous l’analysons très bien, signe le requiem des vieux politiciens. Par exemple, ceux de 69 ans ‘’non révolus’’ auront 70 ans dès 2016.
Je veux aussi que vous remarquiez que c’est une décision qui avantage les jeunes. Une discrimination positive de la jeunesse. Il me semble que la cour, en mettant l’accent sur « 40 ans au moins » et disant qu’ « une année entamée est considérée comme écoulée », a chercher à donner plus de maturité aux jeunes. Un jeune qui à 40 ans peut et véritablement faire quelque chose pour sa nation. C’est une manière d’encourager les jeunes à prendre le pouvoir et à démontrer effectivement qu’il y a lieu de leur faire confiance. Les jeunes doivent prendre le pouvoir et travailler efficacement. C’est ce que la Cour a favorisé d’une manière ou d’une autre. Malheureusement cette décision nous montre une fois encore que notre Constitution contient des lacunes importantes sur les questions d’âge, d’impunité et autres. Dans l’avenir il va falloir si possible qu’on saute totalement le verrou de la limite d’âge au Bénin ».
Propos recueillis et transcrits par Ariel Gbaguidi