Samedi 27 mai 2017. Ils sont sept. Six porteurs de corps et un chauffeur. Ils reviennent d’un transfert de corps à Arrah , dans le département d’Abengourou (Est).
À bord d’un véhicule Pick up, ils sont stoppés au corridor. Des agents de la gendarmerie leur ordonnent de descendre, mains en l’air. Elle les fait coucher à plat ventre avant de les arroser de coups de feu. Un d’entre eux réussit à s’échapper. C’est lui qui alertera son patron, Temé Dominique depuis Abidjan.
Entreprise de pompes funèbres, la société Sipofu basée à Yopougon, route de Dabou reçoit le corps du parent d’un cadre de la société d’Assurance Saham. Après la levée de corps le samedi 27 mai au matin, le cadre sollicite les services de la morgue, Sipofu pour lui mettre à disposition les porteurs de corps jusqu’au village d’Arrah où est prévu l’enterrement le même samedi.
Il est 13h lorsque les travailleurs de la société Sipofu après l’enterrement décident de retourner à Abidjan. En route pour Abidjan, à bord d’un véhicule pick-up à l’effigie de la société Sipofu bien visible, les agents marquent un pause pour déjeuner.
Arrivés au corridor de sortie de la ville, le véhicule et ses occupants sont stoppés par des gendarmes armés. Tout le monde est prié descendre et de se coucher à même le sol. Puis sans aucune autre forme de procès, les occupants du véhicule sont abattus à bout portant.
Quelques témoins à arrah
Contactés des témoins sur place, indique qu’il y aurait eu un braquage dans la région quelques jours avant l’arrivée des porteurs de corps de la société Sipofu. La gendarmerie alertée sur l’identité des braqueurs qui devaient être à bord d’une Mercédès blanche, aurait pris les agents de Sipofu les braqueurs recherchés, commentant ainsi et une bavure qui sème actuellement l’émoi à Arrah.
Dans un communiqué rendu public dans la soirée du 28 mais 2014, le commandement supérieur de la gendarmerie a annoncé l’ouverture d’une enquête par la Section de recherches, et la mise aux arrêts des gendarmes concernés. En attendant, compte tenu des antécédents les populations se demandent comment les forces de sécurité peuvent avoir la gâchette si facile et tuer à bout portant, au lieu de chercher à rendre inoffensifs les suspects pour les mettre à la disposition de la justice.
Philippe Kouhon